J’ai rencontré le nouveau président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, monsieur Sylvain Lemieux, par une froide journée de février. Le soleil d’hiver illuminait la salle du conseil d’administration du pavillon Rachel-Tourigny à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Le plus jeune PDG de tous les CISSS et CIUSSS du Québec a commencé sa carrière comme travailleur social en CLSC. Bien qu’il aime le contact humain, il a réalisé qu’il souhaitait avoir un impact sur le système de santé et de services sociaux. Pour y arriver, il souhaitait évoluer dans un rôle de gestion.
Il a donc complété une maîtrise en administration à l’ÉNAP où il devait faire un stage. « Le premier stage que j’ai fait était dans l’entreprise privée pour la firme CGI en informatique. J’ai continué d’évoluer dans le privé, mais toujours pour le système de santé et de services sociaux dans une firme qui s’appelle Raymond Chabot Grant Thornton comme consultant. »
Pendant six ans, monsieur Lemieux a accompagné plusieurs établissements à travers le Québec à faire des mandats de gestion intérimaire, faire de la planification stratégique, accompagner des équipes en difficulté.
Le rôle du PDG d’un CIUSSS comporte plusieurs volets. La représentation des intérêts du CIUSSS dans les instances gouvernementales est importante. « Que ce soit au niveau régional ou provincial, je m’assure qu’on a toutes les ressources et les collaborations nécessaires pour répondre aux besoins de la population et assurer le développement de nos axes d’excellence », explique-t-il.
Un autre volet est le lien avec les fondations. « Nous avons sept fondations qui assurent une contribution exceptionnelle au développement de nos installations et au développement de nos services. » Assurer une présence auprès d’eux est donc aussi une fonction importante.
Il y a évidemment un volet de gestion des opérations. Et elle prend la majeure partie de son temps. « On évolue dans un environnement où nos infrastructures sont vieillissantes. Souvent notre quotidien va être interrompu pour une situation de crise. Ça peut être la ventilation au bloc opératoire qui cesse de fonctionner, donc on doit convenir d’un plan de match pour maintenir les activités cliniques. Ça peut être un bris de canalisation qui amène un lac en face de l’hôpital et qu’on doit couper l’eau dans le pavillon Rosemont. Des situations comme ça interpellent plusieurs acteurs. »
À travers le quotidien du PDG, il y a aussi le terrain. « C’est important de garder un contact avec les professionnels, les cliniciens, les médecins pour comprendre leur réalité au quotidien. » D’ailleurs, Sylvain Lemieux affirme que les rendez-vous du PDG reprendront leurs activités, pas nécessairement sous la même forme, mais il y a définitivement une volonté de monsieur Lemieux de rencontrer les employés sur le terrain.
On a terminé la conversation avec les priorités. Le PDG affirme d’emblée qu’il n’y aura pas de grandes transformations majeures ou de bouleversements au niveau de structure organisationnelle. La construction du nouvel établissement de santé dans l’est de l’île reste une priorité organisationnelle. « C’est important que les travaux de planification débutent. »
La transformation du volet en santé mentale, un volet très important à l’intérieur de notre établissement, est aussi une priorité pour lui.
Finalement, la volonté de faire rayonner l’expertise universitaire du CIUSSS est aussi une priorité. « On accueille 8 000 stagiaires annuellement, ce qui est énorme. On fait aussi beaucoup de recherche. Je souhaite que les 15 000 employés comprennent nos dimensions de recherche, c’est un volet que je souhaite investir davantage. »
Je suis repartie vers l’Institut, le sourire aux lèvres. Au-delà de ses fonctions, l’humain derrière le PDG m’inspirait confiance.