Au Québec, trois personnes s’enlèvent la vie chaque jour. S’il peut ne pas être facile d’entamer une discussion sur le suicide, oser en parler – en milieu de travail, notamment – est primordial pour prévenir les décès. À l’approche de la Journée mondiale de la prévention du suicide, des membres de notre personnel nous livrent courageusement leurs témoignages… messages d’espoir!  

Une collègue, qui a voulu garder l’anonymat, prend aujourd’hui la plume pour nous parler de son histoire. Quand le suicide apparait comme une option, parler à une personne de confiance peut faire toute la différence! 

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu la sincère conviction que le bonheur n’était pas fait pour moi. J’avais absolument tout pour être heureuse, mais je n’arrivais pas à l’être entièrement. C’est assez ironique, parce que je suis celle qui veut rendre tout le monde bien et qui tente constamment d’ajouter de la couleur (et des paillettes) dans la vie de ceux que j’aime profondément. C’est en étant là pour les autres que j’avais l’impression d’y toucher un peu, au bonheur.  

Quelques années plus tard, à l’adolescence, une amie m’a posé une question qui est venue me secouer à l’intérieur : « As-tu plus peur de la vie ou de la mort? ». Je n’ai même pas eu à y réfléchir trop longtemps, j’avais déjà la réponse dans ma tête. « J’ai beaucoup plus peur de la vie, voyons! » 

Et c’est resté comme ça. De nombreuses années, j’avais toujours une petite voix qui répétait cette question dans ma tête. Les tempêtes ne faisaient que s’accumuler et ne me donnaient pas de moments de répit. J’étais submergée par des émotions négatives et envahie par la pensée d’être « de trop » ou « trop lourde » dans la vie de tout le monde. J’en suis donc venue à la conclusion que : « je n’ai même pas peur de la mort, alors à quoi bon être ici ? ». J’étais décidée, mon choix était fait. 

J’ai tout de même pris le peu de courage qu’il me restait pour appeler ma mère. On a jasé, longtemps. Elle m’a écouté et m’a tendu sa main. Je l’ai prise, sans même hésiter une seconde. C’est elle qui m’a aidée à trouver des ressources. Par la suite, j’ai été prise en charge par des professionnels exceptionnels, à l’écoute de mes besoins. Un long parcours de guérison s’en est suivi.  

C’est cliché, mais un appel, un texto ou parler à une personne de confiance peut vraiment faire toute la différence. Avouer qu’on a besoin d’aide n’est assurément pas facile, mais ça en vaut tellement la peine! Je n’ai jamais regretté d’avoir osé demander de l’aide. Au contraire, c’est le plus beau cadeau que je me suis fait. Aujourd’hui, malgré tous les défis qu’elle m’apporte, je peux affirmer que je ne la crains plus, la vie.

Ressources d’aide

Le 10 septembre de chaque année, partout dans le monde, nous soulignons la Journée mondiale de la prévention du suicide. Pour cette 21e édition, l’Association québécoise de prévention du suicide organise cette journée sous le thème « Ravive ta flamme ».  Le CIUSSS-EMTL et son comité de prévention du suicide poursuivent quotidiennement leurs efforts et se mobilisent afin que le suicide ne soit jamais une option. Voici des ressources d’aide accessibles gratuitement :

  • 1 866 APPELLE (24 h / 24, 7 jours sur 7, partout au Québec)
  • Suicide.ca
  • Tel-jeunes (partout au Québec) : 1 800-263-2266
  • Équipe mobile d’intervention de crise Résolution du CIUSSS-EMTL (citoyens de l’Est de Montréal) : 514 351-9592
  • Pour les employés de notre CIUSSS-EMTL, il y a le Programme d’aide aux employés et à la famille (PAEF), pour du soutien concernant des difficultés personnelles et professionnelles : 1 800 361-2433, et les Premiers Soins Psychologiques (PSP), en cas de détresse psychologique ou d’un événement hautement perturbant : 514 618-1426.

Agir en prévention du suicide, c’est aussi un engagement à prendre soin de soi-même et à demander de l’aide le jour où nous ressentirons de la détresse.

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