Oscar tire une grande fierté de l’acte de cuisiner. Pour lui, usager de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM), il s’agit non seulement d’une façon de perpétuer la passion de sa défunte mère, mais aussi d’un moyen de s’épanouir.
Oscar réside dans une ressource d’hébergement de l’Est qui dessert des personnes vivant avec un trouble de santé mentale. Cet endroit n’est pas qu’un simple toit sur sa tête, mais aussi un lieu où se sentir accompli. Au sous-sol des appartements, l’organisme communautaire Le Mûrier lui offre l’occasion d’expérimenter le travail. Depuis trois ans, il s’y rend plusieurs fois par semaine, acquérant ainsi des connaissances sur la cuisine… et sur la vie!
La paye du cœur!
« Elle cuisinait avec beaucoup d’amour et de générosité. » Les plus vieux souvenirs d’Oscar le ramènent aux côtés de sa mère, devant les fourneaux. Entre les murs de La Fabrique à bouffe, il parfait aujourd’hui l’art qu’elle maniait si bien. Il découvre des recettes d’ici et d’ailleurs, apprête des produits de saison et s’enquiert de conseils pour une alimentation saine.
Il nourrit aussi ceux qui sont en proie à l’insécurité alimentaire. Avec Benoît, le cuisinier formateur, et ses collègues devenus amis, il veille à la préparation de plats cuisinés vendus à prix modique aux résidents de son immeuble d’appartements et de ressources d’hébergement avoisinantes. « Les gens qui viennent chercher leurs plats sont tellement reconnaissants! C’est ça, la paye du cœur! »
« Benoit nous apprend que, comme en cuisine, il n’y a pas de problèmes dans la vie, que des solutions! » Au fil des plats mijotés et des gâteaux enfournés, Oscar tire des leçons de vie précieuses. Il apprend notamment à se faire confiance et à prendre conscience de sa valeur. « Ici, tout le monde travaille dans un grand respect. On me fait sentir que je suis plus qu’une personne avec un trouble de santé mentale; on m’apprécie pour mes compétences en cuisine et comme être humain », témoigne-t-il.
L’importante participation citoyenne
« Le simple fait de socialiser, de blaguer et de briser l’isolement est un atout majeur dans le cadre du rétablissement pour une personne. » C’est avec émotions que Michel regarde Oscar à l’œuvre. La pleine mesure de la participation citoyenne et de ses bienfaits, l’infirmier clinicien de formation en témoigne régulièrement sur le terrain. En tant que conseiller cadre de la Politique d’hébergement de soins de longue durée de notre CIUSSS, il travaille à tisser des liens solides avec les organismes communautaires qui, comme Le Mûrier, offrent aux personnes hébergées dans les ressources résidentielles de l’Est des occasions de s’impliquer dans leur communauté.
« Au sein de notre CIUSSS, il faut reconnaître l’apport important des organismes communautaires auprès des personnes hébergées, qu’elles soient issues de ressources intermédiaires, de ressources de type familial, d’appartements supervisés et même, dans certaines conditions, de nos CHSLD du territoire. Les organismes communautaires sont indispensables pour répondre à des services de toutes formes! »