Collaboratrice spéciale, conseillère cadre bientraitance
Une tournée des CHSLD pour sensibiliser contre la maltraitance sous toutes ses formes.
Depuis le mois d’octobre 2023, une tournée des CHSLD a été organisée par la Direction de l’hébergement et des soins de longue durée (DHSLD), en collaboration avec SOS Aînés Maltraitance et le SPVM. Le 19 juin dernier, j’ai assisté à la rencontre du personnel de soins au CHSLD Jeanne Le Ber.
Objectif sensibilisation
Cette tournée est née de la volonté de l’équipe de la DHSLD, notamment Sébastien Tran, coordonnateur à l’hébergement du CHSLD polonais et Yaële Coulombe, travailleuse sociale de formation et spécialiste en activités cliniques à l’hébergement. Ils ont eu eu envie de faire de petites rencontres entre les quarts de service pour créer des échanges avec les préposés aux bénéficiaires (PAB). Ces derniers sont souvent les premiers témoins des abus dont nos aînés peuvent être victimes. Il est donc primordial de s’assurer que chacun sait quoi faire et à qui parler pour protéger les plus vulnérables.
Comme si vous y étiez
Quinze minutes avant le début de la rencontre, je remarque que la salle commence à se remplir d’employés. On retrouve trois animatrices chevronnées qui ont hâte de partager leur connaissance et à entendre les défis du personnel. À 14 h pile, Yaële Coulombe démarre la présentation en entrant dans le vif du sujet avec la définition de la maltraitance. Elle aborde ensuite ce qui a changé depuis la révision de la loi 6.3 portant sur la lutte contre la maltraitance des personnes aînées.
Des confidences à partager
Quelques minutes plus tard, Anne-Marie Gauthier, directrice de l’organisme SOS Aînés Maltraitance, prend la parole pour expliquer l’accompagnement à offrir à une personne aînée maltraitée. Par exemple, une personne aînée qui indique qu’un membre de sa famille la terrorise doit être entendue, le PAB qui a reçu cette information doit la rapporter à son chef pour qu’un signalement soit fait. Cependant, elle rappelle l’importance de ne pas tenter de régler la situation soi-même en allant confronter la personne maltraitante, mais pratiquer la bientraitance en :
• Luttant contre les comportements et les biais d’âgisme;
• Mettant fin à l’isolement vécu par la personne aînée au sein de la ressource;
• Soutenant les personnes aînées;
• S’assurant de ne pas entraver les actions des personnes victimes.
Processus judiciaire
Joanie Tremblay, agent sociocommunautaire du SPVM, entre en scène. Elle rappelle les étapes du processus administratif à la suite d’une plainte (rapport de police). Cela permet au personnel de comprendre que la dénonciation peut conduire à des poursuites judiciaires dans les cas de maltraitance criminelle (infliction de lésions corporelles, agression sexuelle, etc.). La présence du SPVM à cette tournée est importante, car pour mettre fin au climat de maltraitance, le SPVM est un partenaire privilégié.
Enfin, Yaële Coulombe termine la présentation avec des exemples de situations de maltraitance, intentionnelle ou non, que les participants pourraient observer dans l’exercice de leurs fonctions de la part de leurs collègues ou des proches des personnes hébergées.
Une petite rencontre qui peut faire une grande différence
En conclusion, je tiens à partager une observation personnelle : en rejoignant mon poste de conseillère cadre de bientraitance, je redoutais que la lutte contre la maltraitance ne soit considérée comme une mission à part, isolée du reste des efforts collectifs. Aujourd’hui, je constate que notre organisation considère cette sensibilisation comme une responsabilité collective, ce qui marque un grand pas vers une véritable culture de bientraitance. Enfin, il y a une formation sur la maltraitance sur l’ENA accessible via le site rtss.qc.ca intitulée Introduction à la lutte contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.
