Depuis plusieurs semaines, les communications se préparent à cette grande annonce : le traitement CAR-T fait son entrée officielle dans les traitements contre le cancer du sang au Québec. Une journée fort occupée qui a mobilisé beaucoup de gens mais surtout qui suscite une grande fierté.
Mardi matin, 9 h. Je rencontre mon collègue aux relations publiques Christian Merciari et la stagiaire Léa Goldman. Nous attendons les journalistes et caméramen pour le tournage d’images au Centre d’excellence en thérapie cellulaire (CETC) et lors de l’infusion de cellules CAR-T à monsieur Vallières, un patient de l’unité 5CD.
Dans le laboratoire de l’espoir
C’est toujours impressionnant de se rendre au CETC, au sous-sol du couloir qui relie les pavillons Rachel-Tourigny et Maisonneuve. Ce matin-là, on y sent une certaine fébrilité. Accueillis par Martin Giroux, chef scientifique et administratif du service de thérapie cellulaire, les journalistes sont curieux de voir les cuves où se trouvent les cellules congelées à -185 degrés Celcius.
Certains journalistes en profitent pour parler au docteure Isabelle Fleury, hémato-oncologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Une fois les images prises pour suivre les fameuses cellules T qui allaient être injectées, je suis restée discuter avec Martin Giroux pour mieux comprendre la science et les avancées que promettent les CAR-T. Les yeux brillants, il raconte à quel point cette nouvelle arme donne des résultats incroyables, avec une capacité de vulgarisation déconcertante. D’ailleurs, le CIUSSS possède à ce jour sept études cliniques avec des cellules CAR-T.
Mais ce que je comprends en discutant avec le chef scientifique du CETC, c’est que les applications des CAR-T révolutionneront la médecine. Tout simplement. « C’est un nouveau champ d’expertise que nous développons ici. De nombreux professionnels cliniques sont formés depuis quelques mois. Notre expertise regroupe non seulement la production des cellules, mais aussi la conservation, le transport, le prélèvement, l’infusion, la surveillance des symptômes… ». Et ça se passe ici, dans notre organisation.
Pendant ce temps au 5CD
J’arrive à l’unité 5CD pour rencontrer Isabelle Cournoyer, chef d’unité. L’infusion n’a pas lieu avant 45 minutes. Elle me propose de visiter le secteur de l’aphérèse, là où on prélève les cellules souches et les CAR-T. On prend donc les escaliers… pour descendre au rez-de-chaussée. En moins d’une heure, j’ai l’impression d’avoir marché 5 km. Décidément, elle est plus en forme que moi!
Retour à l’unité, les journalistes sont arrivés. Toutes les personnes qui seront dans la chambre doivent se laver les mains, porter un masque et une fameuse jaquette jaune.
Il fait chaud dans la petite chambre éclairée par les lumières des caméras et réchauffée par le soleil matinal. Le bain-marie pour décongeler les cellules diffuse aussi une chaleur humide dans la chambre. L’émotion est palpable. Les regards complices entre le patient, sa conjointe, l’infirmière et Dre Fleury témoigne de cette fébrilité. L’infusion ne dure que dix minutes.
Une grande fierté
Et c’est après cette infusion que je mesure toute la fierté qui plane au 5CD, en parlant avec Carole, Jessica et Mathilde aussi. Elles sont humbles, gênées de parler. Elles n’ont pas l’habitude d’être à l’avant d’une caméra. Même Dre Fleury, qui donne des entrevues toute la journée, rougit à l’approche de ses collègues qui lui demandent comment se sont passées les entrevues.
Si les héros sont ces cellules qui peuvent prolonger la vie des patients, je dirais que j’ai rencontré toute une armée qui s’assure que ces héros peuvent faire leur travail!