Mon nom est Robert-Paul Juster. Je suis un neuroscientifique au Centre de recherche de l’IUSMM. J’étudie le stress et la résilience en considérant le sexe et le genre dans mes études. Même si notre santé mentale a été bousculée dans la dernière année, je suis impressionné par notre adaptation au quotidien et par la résilience remarquable de la science et de la société.

Au début de la pandémie, des discussions avec mes amis et collègues m’ont permis de réaliser que les hommes, les femmes et les personnes issues de la pluralité des genres avaient différentes façons de gérer leur stress avec la COVID.

Par exemple :

  • le mélange des responsabilités familiales et professionnelles semble avoir affecté plus gravement les femmes;
  • les abus de substances et les symptômes obsessionnels étaient plus présents chez les hommes;
  • les personnes trans* et/ou non-binaires rapportaient plus de symptômes dépressifs et un accès plus limité aux services de santé.

Différentes façons de s’adapter, dont l’autocompassion

Chaque personne choisit ses propres stratégies d’adaptation. Certains d’entre vous considèrent peut-être s’être moins bien adaptés que voulu. Le fait de manger ou boire plus, de faire moins d’exercices physiques, de changer notre routine de sommeil, de manquer de motivation, d’être fatigué, en colère ou anxieux peuvent être perçus comme de moins bonnes façons de s’adapter. Pour ma part, j’ai choisi à certains moments l’une ou l’autre de ces stratégies.

Au niveau professionnel, j’ai senti un sentiment d’impuissance et une perte de contrôle. Pour y répondre, j’ai concentré mes énergies sur un nouveau projet de recherche. J’ai aussi pris conscience d’accorder une plus grande importance au présent et de faire preuve de compassion envers moi-même. Avec le temps, c’est devenu ma façon de m’adapter.

Des compétences liées à la crise du coronavirus

Dans les années 80-90, les communautés LGBTQIA2S+ ont été ravagées par la crise du VIH/sida. Ces groupes marginalisés y ont survécu et ont démontré une résilience communautaire remarquable. Les compétences face à la crise du VIH/sida, pour cette population, ont été construites au fur et à mesure que les personnes ont développé des capacités d’adaptation, qu’elles ont trouvé du soutien social et qu’elles ont recueilli des ressources communautaires face à l’adversité. En m’inspirant de ces communautés, j’ai décidé de m’intéresser aux compétences des personnes pour devenir plus résilientes. C’est ce que j’appelle des compétences liées à une crise.

Pour nous permettre d’identifier les personnes qui démontrent le plus de risques et/ou de résilience pendant et après la pandémie, j’ai lancé, avec mon équipe, un sondage en ligne appelé Les compétences face à la crise du coronavirus. Ce sondage prend 20 minutes à remplir. Il est disponible à l’une ou l’autre des adresses liés ci-haut.

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