Activité physique, bon pour le mental

Pour souligner la semaine nationale de la kinésiologie, j’ai parlé avec Ahmed Jérome Romain, professeur à l’École de kinésiologie et chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CRIUSMM).

Le chercheur s’intéresse particulièrement à l’activité physique en contexte de troubles de santé mentale. Pour Ahmed Jérome, le confinement a fait beaucoup de dégâts dans les deux sphères. «On travaille sur une étude longitudinale internationale sur l’impact du confinement sur la santé mentale et la santé physique. Jusqu’à maintenant, on a un échantillon de 900 personnes. Les résultats préliminaires nous montrent déjà que les habitudes de vie ont été modifiées pendant le confinement, notamment une baisse marquée de l’activité physique», explique-t-il.

Contrairement à d’autres études, celle-ci a préféré attendre la fin du confinement pour demander comment les gens se sentaient. «Habituellement, on voit les effets quelques mois plus tard. Présentement, on recueille les données en pleine deuxième vague. On voit que les effets des mesures sanitaires de la deuxième vague vont s’ajouter à ceux du confinement du printemps dernier…»

Rester actif pour sa santé mentale

Ahmed Jérome rappelle les effets de la sédentarité sur les populations. «Ce n’est pas une surprise que la sédentarité augmente les symptômes d’anxiété. On sait aussi que l’activité physique permet de prévenir la dépression», affirme-t-il.

Des solutions pour rester actifs

Si le confinement a réduit les opportunités de bouger de façon organisée en personne, par les gym ou les cours de groupe, Ahmed Jérome croit qu’il reste encore des façons de rester actif malgré les règles sanitaires.

«Lorsqu’on a repris les services à la clinique de kinésiologie, on s’est posé la question sur comment garder contact avec la clientèle tout en respectant les mesures sanitaires. L’utilisation des technologies permet d’offrir des services à distance.» D’ailleurs, certains kinésiologues proposent des rencontres à distance ou encore de suivre les clients à travers une application.

Pour Ahmed Jérome, il y a eu un développement en services numériques qui permettront une plus grande accessibilité. «C’est peut-être aussi une façon de rendre les services de kinésiologues accessibles pour les gens en région éloignées où il n’y a pas de clinique de kinésiologie à proximité.»

Selon le professeur de kinésiologie, diminuer le temps de sédentarité est déjà un pas vers une santé plus active. «On n’est pas obligé de se faire mal pour faire de l’exercice. Réduire les comportements sédentaires, comme marcher cinq minutes après deux heures assis, c’est déjà un bon début», explique-t-il.

De nouvelles recommandations

À la fin du mois d’octobre, les recommandations d’activités physiques pour la santé ont changé au Canada. «On recommande toujours d’être actif 150 minutes par semaine. Mais les activités physiques légères, comme le yoga et les étirements, sont aussi prises en compte. Les recommandations mentionnent que tout mouvement est bon à prendre. Et il n’y a pas de durée minimale.»

Pour le professeur en kinésiologie, les recommandations sont moins culpabilisantes et permettent d’encourager davantage un mode de vie actif pour tous, même les personnes qui ont peut-être des limitations au quotidien. «Le gym, c’est pas fait pour tout le monde. En kinésiologie, on demande justement quelles sont les activités que les clients pratiquent déjà pour proposer des programmes qui sont adaptés à leur mode de vie.»

Pour le professeur, ces nouvelles recommandations permettent de changer la vision de l’activité physique, de la rendre plus accessible au quotidien. Et ça, c’est bon pour la santé physique et aussi pour la santé mentale.

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