Marie-France Marin est chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CRIUSMM). Cette année, elle a reçu le Prix Émergence de la Société québécoise pour la recherche en psychologie qui vise à reconnaître un chercheur en début de carrière pour sa contribution remarquable en recherche en psychologie. Je suis allée la rencontrer à son bureau au centre Fernand-Seguin, sur le terrain de l’Institut.

Dès les premières phrases, je comprends tout de suite à quel point la chercheuse est passionnée par son travail. Ses yeux s’allument, le rythme de ses paroles s’emballe lorsqu’elle parle de ses recherches et de celles de ses étudiants.

Le Fil : À quoi ressemble votre quotidien?

Mon quotidien change tout le temps. Des fois, je suis ici au CRIUSMM, des fois à l’UQAM avec les étudiants. Je fais des demandes de bourses, je révise les travaux des étudiants, je rencontre des collaborateurs. Il faut être toujours en train de préparer le futur avec de nouvelles idées.

Je dois aussi lire des articles scientifiques pour me tenir au courant de la recherche. Donc, mon travail m’amène à avoir plusieurs chapeaux : gestion, création, administration, planification, stratégie.

Le Fil : Qu’est-ce que vous aimez dans votre travail?

J’aime que ça change tout le temps. J’ai la liberté de choisir les questions de recherche que je veux aborder. Je choisis les personnes avec qui j’ai envie de travailler. Il y a aussi une liberté de l’horaire, mais qui a évidemment un désavantage de travailler les soirs et les fins de semaine parfois.

J’aime beaucoup travailler en équipe parce que ma pensée évolue. On va plus vite en équipe. C’est un investissement de temps pour être tous sur la même longueur d’ondes, mais quand ça marche, c’est vraiment un travail enrichissant.

Le Fil : J’ai choisi de travailler au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal parce que…

Le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, ce sont mes anciennes amours! J’ai fait mon doctorat ici au CRIUSMM. Ici, tout le monde travaille en santé mentale. Il y a beaucoup d’expertise sous un même toit. Ça nous permet d’avoir accès à une expertise multidisciplinaire pour travailler à nos projets de recherche. Et je trouve que le centre valorise la prévention dans la recherche. Ça fait partie des valeurs du centre et ça me donne le goût de travailler à prévenir les problèmes de santé mentale.

Le Fil : Ce que mes collègues de travail disent de moi…

Je suis dynamique. Les gens qui aiment travailler avec moi disent que j’ai une belle énergie. Mais les gens qui n’aiment pas travailler avec moi trouvent que j’ai trop d’énergie (rires). J’ai un bon leadership et j’aime jouer en équipe.

Le Fil : Ma plus grande fierté professionnelle

Je suis à un point dans ma carrière où je voulais être. C’était un objectif de ma carrière d’avoir un poste de professeur, de pouvoir rouler mes propres recherches. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour y arriver. Je suis notamment allée vivre à l’étranger alors que j’avais une relation amoureuse sérieuse. Mais on est encore ensemble et je peux savourer ce que j’accomplis maintenant. Je suis reconnaissante, la vie a été bonne pour moi.

Des recherches pour aider les anxieux

Avec des études en psychologie et en neurosciences, Marie-France Marin s’intéresse à comment le cerveau de personnes ayant des troubles anxieux ou un syndrome de choc post-traumatique fonctionne. «On veut comprendre pourquoi ils sont anxieux et quelles sont les bases neurologiques.» Elle a travaillé sur la transmission de la peur, notamment comment les enfants apprennent la peur de leurs parents.

« On tente de comprendre comment les différentes hormones de stress interagissent entre elles afin d’optimiser la thérapie en fonction de l’impact des hormones sur la mémoire », explique la chercheuse. Une approche multidisciplinaire combinant la psychologie, la neuropsychologie, l’endocrinologie, la psychiatrie et la neuroimagerie permet, petit à petit, de mieux comprendre cette fameuse boîte noire qu’est le cerveau.

« Notre grand but est de mieux comprendre les facteurs neurobiologiques et les facteurs environnementaux qui mènent à développer de l’anxiété et un syndrome de choc post-traumatique. Nos recherches sont menées dans un but de prévention de la maladie mentale », conclut la chercheuse qui a obtenu son post-doctorat en neurosciences et psychiatrie.

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