La lumière du jour ne se pointe pas encore à l’horizon. À l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale, Jean-Patrique et Diana terminent les dernières heures de leur quart de travail de nuit aux soins intensifs.

Jean-Patrique est infirmier auxiliaire. Il vient tout juste de terminer son orientation aux soins intensifs. C’est une première au Québec que d’avoir un infirmier auxiliaire aux soins intensifs. Avec l’accompagnement de Diana, infirmière, et d’autres infirmières, Jean-Patrique a pu prendre confiance dans son nouveau rôle dans les dernières semaines.

La nuit a été mouvementée aux soins intensifs. «On a vu l’aide que l’infirmier auxiliaire peut apporter aux soins intensifs. On a eu une admission qui s’est terminée en décès. J’ai été occupée. Jean-Patrique a pu s’occuper des patients intermédiaires que j’avais à ma charge. On a pu sauver beaucoup de temps», explique Diana. Ces patients intermédiaires sont prêts à monter sur un étage de soins. Ils attendent simplement leur transfert dès qu’une place se libère.

Formation et orientation

Nikolay Nedev, conseiller en soins infirmiers, fait partie de l’équipe qui a mis en place le projet. Il explique la démarche derrière cette première dans la province. «Nous sommes très enthousiastes de pouvoir amener d’autres professionnels aux soins intensifs pour appuyer le travail des infirmières qui a été très exigeant pendant la pandémie», explique-t-il.

Il rappelle que le projet est un travail d’équipe, avec de nombreuses personnes impliquées, notamment les chefs d’unité, la conseillère cadre en soins infirmiers, les infirmières préceptrices et les infirmières auxiliaires qui ont eu l’audace de relever ce défi professionnel. «Le modèle en est encore à ses débuts, mais je trouve important de souligner l’implication et le mérite de chaque personne impliquée», mentionne-t-il.

Pour préparer la formation des infirmières auxiliaires, la démarche a débuté en consultant l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ). «On a pu déterminer toutes les tâches que les infirmières auxiliaires peuvent faire. On a établi le champ d’exercice des infirmières auxiliaires aux soins intensifs. On a réalisé qu’elles peuvent en faire plus qu’on imaginait», raconte Nikolay.

Ensuite, une formation a été mise en place pour les infirmières auxiliaires. «Près de 80% de la formation est la même que les infirmières aux soins intensifs. Il y a un 20% qui est différent, soit la manipulation des équipements. Nous avons développé des ateliers pratiques pour rendre les infirmières auxiliaires plus à l’aise avec le matériel», ajoute Nikolay.

Le goût de découvrir

Jean-Patrique travaillait sur les étages avant de suivre la formation et l’orientation aux soins intensifs. Si son rôle est encore nouveau pour lui, il sait ce qu’il peut faire. «L’équipe me donne le goût de découvrir une autre partie de ma profession. Les gens sont disponibles pour m’aider parce que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre», affirme Jean-Patrique.

La formation et l’orientation prendront un certain temps à se concrétiser dans les gestes quotidiens de Jean-Patrique. Mais déjà, Diana voit le potentiel d’avoir des infirmières auxiliaires aux soins intensifs. «L’orientation vient tout juste de se terminer. C’est encore tôt pour tirer des conclusions. Mais on peut penser que ça va être plus aidant pour nous», pense l’infirmière.

En ce moment, deux autres infirmières auxililaires sont en formation, pour un total de cinq infirmières aux soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale. «On espère qu’avec cette formation, on pourra stimuler leur rôle et valoriser leur profession», souhaite Nikolay.

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