J’ai rencontré Dre Nathalie Zan récemment. Médecin de famille, chef de service de gériatrie, elle vient d’être nommée directrice adjointe médicale pour le volet des projets cliniques en milieux communautaires. Sa passion : aider les personnes âgées à retrouver la plus grande autonomie possible après une hospitalisation. Et ce travail, il se fait en famille!
Sa famille professionnelle, c’est l’équipe multidisciplinaire avec qui elle travaille : infirmières, travailleuses sociales, ergothérapeutes, physiothérapeutes, nutritionnistes, orthothérapeutes, médecins, famille du patient, et le patient lui-même! «Nous avons tous un projet commun de maximiser l’autonomie du patient afin d’améliorer sa qualité de vie», explique-t-elle fièrement.
Pour elle, impossible de faire ce travail toute seule. Parce que la perte d’autonomie d’une personne âgée est multifactorielle et qu’il faut regarder le patient et ses besoins plutôt que de traiter chaque petit bobo individuellement. «La façon d’améliorer la qualité de vie d’un patient, c’est d’être centré sur la personne et son vécu».
À quoi ressemble votre quotidien?
On a 29 lits ici à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont en gériatrie. Mais je me promène aussi dans les 15 CHSLD du CIUSSS. Parfois, je termine une journée et je me demande réellement ce que j’ai fait… Mais je suis une facilitatrice. Je mets les gens en lien pour permettre une meilleure fluidité des services aux patients. J’établis des liens, je discute avec plein de gens au quotidien, en plus de voir les patients.
Qu’est-ce que vous aimez dans votre travail?
J’aime rendre les patients plus heureux dans leur vie. Je soulage la souffrance et aide à l’adaptation à une nouvelle période de la vie d’une personne. La perte d’autonomie est une grande étape de la vie, comme celle de partir en appartement ou de déménager avec un conjoint. Ça prend un moment d’adaptation. Je trouve ça valorisant d’être présent pour ces personnes à un grand moment de vulnérabilité dans leur vie.
Quel est votre plus grand défi?
Affronter la vague démographique. Il y a cinq ans, nous n’étions pas prêts. Maintenant, nous sommes plus prêts, mais la vague est encore forte. On apprend à surfer en même temps que la vague arrive. De nombreuses pratiques changent et nous devons apprendre à travailler davantage en collaboration. Mais j’y crois. On travaille mieux, avec un meilleur service à la population depuis la fusion.
Il ne faut toutefois pas oublier de valoriser les gens, tous les employés qui affrontent cette vague démographique ensemble. Le CIUSSS nous donne la place pour être créatif. On valorise les nouvelles initiatives et l’interdisciplinarité.
Faire ces liens interdisplinaires, c’est un niveau plus élevé que la communication. Ça présuppose une certaine humilité, une ouverture d’apprendre des autres professionnels. Mais c’est une façon d’offrir de meilleurs services à la population.