De nombreux travaux ont été faits rapidement dans les dernières semaines afin de pallier aux défis qu’amène la COVID-19. Je n’étais pas entrée à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont depuis plusieurs semaines. Et j’avoue que j’ai été surprise…
Je rencontre Yoan Harvey dans son bureau dans les roulottes près du pavillon des internes. Chef de secteur au service des installations matérielles de l’HMR depuis presqu’un an, il travaille d’arrache-pied avec son équipe afin de modifier l’hôpital. «Notre travail a toujours été de combler des besoins. Donc, cela n’a pas vraiment changé. On doit juste répondre à des besoins plus complexes, plus rapidement», explique-t-il.
Installer des systèmes de ventilation à pression négative, monter des cloisons et des portes coupe-feu pour créer des SAS où les employés de soins s’habillent et se déshabillent en zone chaude. Le tout avec le moins de bruit, de poussière et de répercussion possible sur les travailleurs et les patients… Le service des installations matérielles est sur le qui-vive depuis sept semaines.
«On se prépare à garder ce rythme pendant plusieurs mois. Ce virus ne va pas disparaître du jour au lendemain», mentionne son collègue Martin Dubé. «On travaille actuellement à modifier les milieux de travail pour respecter les règles de distanciation physique, comme ajouter de la protection individuelle aux postes de travail», explique-t-il.
D’ailleurs, Martin Dubé ajoute qu’il a fallu trouver des moyens pour désinfecter les outils utilisés en zone chaude. «Les services techniques, on est habitué d’aller au feu», dit-il bravement.
Depuis six semaines, les équipes ont travaillé de jour, de soir et de nuit même afin de s’assurer que les installations sont prêtes à répondre aux besoins du personnel clinique et des patients. «Tout le monde a levé la main pour travailler. Tout le monde veut participer à l’effort de guerre. Ça tisse une équipe de travailler dans l’urgence comme ça», mentionne Yoan.
Au total, c’est plus de 50 employés qui travaillent à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont: menuisiers, électriciens, techniciens, ouvriers de maintenance, mécaniciens généralistes et spécialisés. Et ils sont accompagnés des gestionnaires qui s’assurent que les employés se protègent lorsqu’ils vont travailler en zone chaude.
À la cafétéria, on a installé des plexiglass pour les caissières, comme à l’épicerie. Des cloisons ont été ajoutées aux soins intensifs, avant les premiers cas. «Il y avait quand même des patients aux soins intensifs. Il a fallu monter les murs sur place parce que ça n’entre pas dans un ascenseur», précise-t-il. Des détails qui ajoutent à la complexité des travaux.
J’ai pu me glisser au quatrième étage, étage COVID-19. J’avoue que je ne me reconnaissais pas. Des portes coupe-feu, des cloisons ajoutées… Et les sacs de papier contenant les masques N95 des employés. L’ambiance était feutrée, les gens parlaient à peine.
«Presque tous les étages ont subi des modifications pour protéger le personnel et pour s’adapter aux besoins de la COVID-19.»
Yoan Harvey, chef de secteur au service des installations matérielles de l’HMR
Partout dans l’hôpital, ces arcs-en-ciel trônent. Sur les portes des unités chaudes, sur les murs… Près de la porte des soins intensifs, c’est une marée d’arcs-en-ciel qui décorent le mur. Une vague d’amour pour la plus critique des zones chaudes.
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