Ginette et Claude se sont rencontrés récemment, mais déjà, ils partagent une amitié précieuse. C’est que tous les deux se comprennent bien dans leur rôle de proche aidant. Au Fil, ils se sont ouverts le temps d’une discussion tout en émotions. 

Si Ginette et Claude viennent quotidiennement à l’unité prothétique du CHSLD Benjamin-Victor-Rousselot, c’est que leurs êtres chers y sont hébergés. L’Alzheimer de leur partenaire respectif a littéralement bouleversé leur existence. Après la tombée diagnostic se sont enchaînées quelques années de proche aidance à la maison avant que la solution de l’hébergement de soins de longue durée ne s’impose.  

« Ce n’est pas facile de placer l’amour de sa vie en CHSLD », reconnaît Claude, le regard tout mouillé. Malgré toute l’abnégation que cela implique, il a fait la promesse d’une présence presque quotidienne auprès de Lise, sa bien-aimée. Ginette s’est engagée tout autant avec son conjoint Raul, celui qu’elle appelle l’homme de sa vie.  

Quand J’ai décidé de me marier avec Lise, le 3 septembre 1966, ce n’était pas pour la nuit, c’était pour la vie! 

Claude

Donner à manger, se promener, écouter, parler… Chaque geste, petit ou grand, est une occasion pour faire du bien à leur conjoint, pour renforcer leur sentiment de sécurité en cette période de vie difficile. « Je suis là pour que Raul se sente mieux, moins coupé du monde, pour diminuer ses peurs et sa peine », raconte Ginette. Claude enchaîne: « Je viens ici pour moi et par amour, mais pour Lise avant tout! » 

Raul a vécu la torture, dans son pays d’origine. C’est pour sa force que je l’aime autant depuis 37 ans. 

Ginette

Au fil des heures passées aux côtés d’un proche malade, il est facile de se retrouver à bout de souffle. « Quand je suis tombée malade et que j’ai dû être hospitalisée, ça a sonné une cloche en moi! J’ai réalisé que je devais prendre soin de moi pour être en mesure de m’occuper de lui! » Ginette et Claude ont connu tous les deux l’expérience de l’épuisement. Si trouver l’équilibre est un défi à bien des égards, c’est une nécessité quand on est aidant. 

L’amitié de Ginette et Claude a commencé ici, à Benjamin-Victor-Rousselot. Elle est devenue pour l’un et pour l’autre un espace bienveillant, où se sentir compris. « J’ai évolué dans mon acceptation de la maladie de Raul quand on a commencé à manger et à jouer aux cartes ensemble, Claude et moi », me raconte Ginette. « On vit les mêmes choses et on n’hésite pas à s’aider. C’est un dialogue qui fait beaucoup de bien! » conclut Claude.  

L’apport des proches aidants est primordial pour les résidents. Ce sont leur point de repère à travers la maladie et un nouveau milieu de vie. Ils sont nos partenaires tout au long du parcours de soins.

Joanie Doucet, coordonnatrice du CHSLD Benjamin-Victor-Rousselot

Du 5 au 11 novembre, Semaine nationale des personnes proches aidantes, prenons le temps de souligner le rôle pilier de Ginette et de Claude. À tous les proches aidants, merci pour votre contribution précieuse et essentielle!

Pour en savoir plus sur la proche aidance et les ressources d’aide dans l’Est, visitez le : https://ciusss-estmtl.gouv.qc.ca/soins-et-services/proche-aidance ou communiquez avec Claire Ndione, coordonnatrice spécialisée en proche aidance, à l’adresse qui suit : claire.ndione.cemtl@ssss.gouv.qc.ca.

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