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Invisible à l’œil

violence conjugale

La violence conjugale ne laisse pas toujours de traces.

Je m’appelle Hélène Laflamme, je suis conseillère en communication. J’aimerais partager avec vous une expérience vécue. Un bon matin, je suis allée rendre visite à mes anciens collègues avec qui j’avais travaillé pendant sept ans. Je prenais des nouvelles de chacun et je me suis informée de Lise. Les nouvelles qu’on m’a données d’elle m’ont laissée sans mot.

Lise était en congé. On m’a raconté qu’un jour, elle a brisé le silence autour de sa condition en appelant une ressource d’aide. C’est le geste qui a changé sa vie, qui lui a permis de se sortir d’une relation conjugale abusive. J’ai appris qu’avec le temps, Lise s’est débarrassée de la honte qui l’a longtemps habitée et a raconté son histoire. Et le plus surprenant, c’est qu’elle terminait en disant : « Vous pouvez la raconter, mon histoire, parce qu’il faut en parler de cette violence qu’on ne voit pas. »

Je l’ai côtoyée pendant sept ans sans jamais penser qu’elle pouvait vivre de la violence conjugale. Comment aurais-je pu savoir ? Comment avons-nous tous pu ne pas nous en apercevoir ? C’était invisible. Le contrôle psychologique de son mari était pour nous invisible. Il dominait sa vie, il décidait de tout, il la forçait à avoir des relations sexuelles, il la diminuait verbalement.

Nous, ses collègues, ce que nous voyions, c’était une Lise toujours de bonne humeur, qui livrait toujours le travail, une collègue sur qui nous pouvions toujours compter. Quand j’y repense, je me demande ce que j’aurais bien pu faire pour l’aider dans la mesure où rien ne laissait suspecter qu’elle pouvait être une victime de violence conjugale. 

Aujourd’hui, je comprends qu’ouvrir la discussion de temps à autre est probablement la meilleure chose à faire. Je peux, par exemple, discuter avec mes collègues d’une campagne médiatique contre la violence conjugale ou échanger à propos d’une situation d’abus vue dans une émission de télé. En parler, être ouvert et sans jugement, peut aider à déstigmatiser le sujet de la violence conjugale et familiale et inciter des victimes à sortir de l’ombre.


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