Fernande Joseph est préposée aux bénéficiaires au CHSLD Pierre-Joseph-Triest. Pour elle, la première vague de la COVID-19 a signifié 25 jours dans la noirceur, en isolement à la maison.
À un moment, mon conjoint s’est mis à ne pas se sentir bien. Pendant qu’il était testé positif, moi, j’étais négative. Je ne trouvais pas ça logique, on dort dans le même lit!, raconte la préposée.
Après avoir envoyé les enfants chez une amie pour les protéger, le couple s’est mis en isolement. J’ai passé un test quelques jours plus tard. Le verdict : positif. Je n’avais aucun symptôme, mais j’étais contagieuse.
Le point de bascule
Après cette expérience, Fernande sait qu’entre un test négatif et un test positif, les choses peuvent basculer rapidement. Travailler en hébergement signifie un va-et-vient du personnel, qui a aussi une vie dans la communauté, de proches aidants et de visiteurs. Bien que ceux-ci soient pour le moment restreints aux visites humanitaires, Fernande est d’avis que la vigilance doit rester de mise. D’ailleurs, elle tient à agir comme modèle de bonnes pratiques pour les nouveaux préposés qu’elle guide, depuis leur arrivée.
Elle est convaincue de l’importance de se faire dépister souvent. Au moins aux deux semaines, encore mieux chaque semaine. Le test peut changer en quelques jours! Je travaille avec des personnes vulnérables, je veux les protéger. Je veux aussi protéger ma famille, explique-t-elle.
La première semaine en isolement, le couple a vécu la COVID-19 assez difficilement. On a eu de la chance. On n’a pas été hospitalisés, mais ç’a n’a pas été facile. Courbatures, toux, fièvre: la COVID-19 a frappé fort. J’étais porteuse et je ne le savais pas. On m’a aussi dit que le lavage des mains et le port du masque ont probablement protégé mon unité. Si je n’avais pas été prudente, c’est toute l’unité qui aurait pu être touchée.
Dépisté même en congé
Claudio Zappone est adjoint administratif au CHSLD Dante. Le dépistage hebdomadaire, il prend ça au sérieux. Même en congé, il se déplace. C’est dix secondes pour se rassurer, pour avoir la tête tranquille. C’est pour les autres que je me fais dépister. On devrait juste tous le faire, croit-il, convaincu. On nous l’offre sur nos heures de travail, on n’a même pas à se déplacer, ajoute-t-il.
Dante a été le seul CHSLD à être resté froid lors de la première vague. Claudio croit que c’est l’esprit de famille, le sens de la communauté qui y règne qui a mobilisé tout le personnel face aux mesures d’hygiène et au dépistage hebdomadaire. Quand on voit nos chefs faire preuve de leadership aussi, ça nous encourage à aller se faire dépister. Ça rend l’action positive.
Dante a d’ailleurs une belle carte de route en terme de dépistage des employés en CHSLD, réalisé dans le cadre de l’Opération Barrage qui vise à maintenir les milieux de vie froids pour protéger nos clientèles les plus vulnérables. La vigilance et la constance des employés y sont certainement pour quelque chose.
J’aime bien que l’équipe de dépistage soit la même. On prend de leurs nouvelles. On crée des liens. On rigole dans la file d’attente. À Dante, on veut se battre pour éviter que la COVID-19 entre dans nos murs. Claudio s’amuse d’ailleurs à mettre ses collègues au défi de se faire dépister. Prendre le temps d’encourager personnellement les gens à se faire dépister, ça fonctionne!
Écrit avec la collaboration de Jessica Paradis
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