Au cours de ses 37 années de service, Lucie a évolué au fil des grands changements en santé mentale. Aujourd’hui, la découverte de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM) reprend de plus belle avec un retour dans le temps sur sa riche carrière!  

Lucie se souvient de ses premières nuits de surveillance dans les dortoirs pour femmes de Louis-Hyppolite Lafontaine. C’est d’abord en tant que préposée à la distribution, puis comme préposée aux bénéficiaires qu’elle y fait ses premiers pas professionnels.  

En 1992, elle tombe dans la marmite de l’hébergement. En tant qu’éducatrice spécialisée, elle consacre sa carrière aux usagers dans la communauté après un séjour prolongé à l’hôpital. Au sein des ressources en hébergement externe, elle les accompagne au gré des embûches et des réussites qui ponctuent la transition vers leur nouvelle vie.  

Aujourd’hui, Lucie est cheffe de service fluidité de l’hébergement. Elle chapeaute généreusement une équipe d’intervenants responsables du soutien clinique des usagers qui vivent dans les ressources intermédiaires et les ressources non institutionnelles du parc d’hébergement en santé mentale de notre CIUSSS. 

À quelques pas de la retraite, Lucie pose un regard fier sur sa carrière en santé mentale. Pour nous, elle se prête à l’exercice des questions/réponses.  

Pouvez-vous décrire vos débuts dans le milieu de l’hébergement en santé mentale? 

Je suis devenue éducatrice spécialisée dans les ressources d’hébergement externe au moment où la désinstitutionnalisation était bien amorcée. Tout le monde ne croyait pas, à ce projet. Mes collègues de l’hébergement et moi, nous étions animés par l’idée de donner de l’espoir aux usagers qui avaient passé une partie de leur vie à l’hôpital et qui étaient réintégrés dans la communauté. Dans une approche de faire avec, nous les avons accompagnés dans les activités de la vie quotidienne en leur apprenant à devenir maîtres de leurs propres choix, à reprendre petit à petit le pouvoir sur leur vie. 

De quels autres grands changements des soins et services en santé mentale avez-vous été témoin pendant votre carrière?  

 J’ai assisté à l’évolution de la recherche. Au moment où la médication en santé mentale s’est développée, la qualité de vie des usagers s’est améliorée et mon travail en réadaptation en a été facilité. Et puis, j’ai évolué avec des médecins qui ont ouvert la voie à une plus grande écoute et un plus grand pouvoir décisionnel accordé aux usagers. Plus que jamais, ils sont au centre des décisions qui les concernent. 

Que souhaitez-vous pour l’avenir de la santé mentale?  

Mon souhait est que la santé mentale soit considérée au même titre que la santé physique. Il est tellement important que les troubles de santé mentale continuent à être abordés et déstigmatisés! J’aspire aussi à une valorisation toujours plus grande du rôle des pairs aidants. Au sein des unités, il n’y a personne comme eux pour comprendre les usagers. 

Enfin, que diriez-vous à un jeune qui hésiterait à se lancer dans une carrière en santé mentale?  

Une carrière en santé mentale, c’est un voyage haut en couleur et tellement beau! À l’IUSMM, j’ai rencontré des usagers très intéressants, plein de potentiel, et j’ai travaillé avec des collègues animés d’une grande humanité et d’une grande sensibilité! Travailler en santé mentale, c’est semer l’espoir et faire la différence!  

En 37 années de service, Lucie a fait hériter son milieu de sa grande bienveillance. Pour ça, nous la remercions du fond du cœur!  

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