À la clinique de dépistage Chauveau, près du boulevard L’Assomption, c’est le va-et-vient perpétuel. Depuis quelques semaines, les tests rapides y ont été déployés pour casser la chaîne de transmission de la COVID-19.
À leur entrée à la clinique, les gens doivent répondre à une question importante : «Avez-vous des symptômes?». Si les symptômes sont apparus dans les derniers jours et qu’ils sont bien présents, la personne sera dirigée dans une file à part: celle des tests rapides. Même chose pour une personne ayant été en contact étroit avec un proche testé positif à la COVID-19.
Tester les bulles familiales
«C’est souvent les bulles familiales qui sont testées par test rapide. Quand une personne de la bulle est positive, les autres risquent de l’être aussi. C’est la raison pour laquelle on teste rapidement», explique Mathieu Provençal, biochimiste clinique à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Depuis le début de la pandémie, il ne compte plus les heures. Après les heures régulières au travail, il retourne à la clinique Chauveau pour opérer les tests rapides. «Notre CIUSSS a été un pionnier dans le déploiement des tests rapides à Montréal. Et c’est grâce au travail de beaucoup de gens, notamment dans les laboratoires. Je pense à Dr Annie-Claude Labbé et Stéphanie Beauchemin qui ont travaillé très fort aussi pour tout mettre en place.»
Rapides et efficaces
Les tests rapides sont utilisés à la clinique Chauveau depuis plusieurs semaines. «On a développé une expertise avec les tests rapides. D’autres organisations viennent apprendre avec nous sur comment on les gère et les utilise», explique le biochimiste.
Projet-pilote avant Noël, l’utilisation des tests rapides est désormais à sa phase d’expansion dans notre organisation. «On utilise entre huit et dix machines en ce moment. Mais on pourrait aller jusqu’à 24 machines. Il faut former les gens qui utiliseront les machines. L’enjeu des ressources humaines est crucial en ce moment, comme partout dans le réseau.»
Automatisation des processus de divulgation
Depuis le déploiement des tests rapides, plus de 1200 tests ont été réalisés, avec un taux de positivité de 25%. «Quand le résultat est positif, il est automatiquement envoyé à la santé publique pour faire un suivi dans l’heure avec le patient. Les patients reçoivent le résultat négatif par courriel. Tout est automatisé et reçu en moins de 60 minutes.» Pour Mathieu, cette façon de fonctionner est significative pour casser la chaîne de transmission.
Ça évite aux gens qui sont positifs d’aller dans la communauté en attendant leur résultat. Le résultat est plus rapide et ainsi le cas est pris en charge plus rapidement pour limiter les contacts étroits et donc la transmission communautaire.
Mathieu Provençal, biochimiste clinique à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
D’autres sites de dépistage utilisent aussi les tests rapides, comme celui à l’aréna Martin-Brodeur et les dépistages mobiles. Utilisés au bon moment, les tests rapides peuvent aider à limiter les contacts et arriver à un traçage plus efficace.
En sortant de la clinique Chauveau, après avoir rencontré Mathieu et les travailleurs des tests rapides, j’ai ressenti une vague d’optimisme. Et si les tests rapides, la vaccination et les mesures sanitaires arrivaient enfin à casser cette pandémie? Encourageant, vous ne trouvez pas?
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