La journée de Charlène débute avec l’appel de la gestion des lits à l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale. L’infirmière, conseillère à la prévention et le contrôle des infections pour l’urgence et les soins intensifs, constate tous les jours l’impact de la COVID…

Charlène m’amène ensuite dans sa tournée qui débute aux soins intensifs. Sur les quatre patients atteints de la COVID-19 aux soins intensifs, aucun n’est adéquatement vacciné. «La seule personne qui est passée aux soins intensifs qui était doublement vaccinée, c’est une dame de 101 ans. Elle est retournée chez-elle après quelques jours.»

Son travail de conseillère à la PCI consiste à voir si les précautions sont prises par le personnel lors de maladies infectieuses ou de bactéries résistantes. Non seulement ces mesures protègent le personnel, mais aussi les autres patients!

Formée comme infirmière en France, elle travaille à l’Hôpital Santa Cabrini Opedale depuis 15 ans. «Ce qui est invisible ne fait pas peur. Pourtant, je suis beaucoup plus inquiète d’une C-Difficile que de punaises de lit», lance-t-elle!

Une brigade en renfort

Charlène croise Noël dans le corridor. Agent de planification, de programmation et de recherche de la santé publique, Noël fait partie d’une brigade venue aider pendant la pandémie. «Cette brigade est merveilleuse. Elle ajoute une visibilité de prévention dans l’hôpital», reconnaît Charlène qui mène la PCI de Santa toute seule depuis le départ de sa collègue en congé de maternité.

Lors de la tournée, elle vérifie les dossiers des patients et s’assure que les tests demandés sont faits et les mesures d’isolement respectées. «Depuis quelques semaines, on est retombé à quelque chose d’à peu près normal. La gastro est de retour un peu. Les virus respiratoires sont davantage présents chez les enfants. Avec les mesures sanitaires strictes de la COVID-19, ces infections avaient presque complètement disparues», explique l’infirmière.

Si ces infections sont de retour, la COVID-19 reste la majorité de son temps. «Tout patient admis à l’hôpital est systématiquement testé pour la COVID-19.» La crainte de voir une éclosion se déclarer sur une unité par une personne asymptomatique reste bien réelle. «Il ne faut pas prendre le risque d’avoir des éclosions», assure-t-elle.

Visite d’une zone chaude

D’ailleurs, pendant la tournée, elle m’amène au troisième étage. C’était là, la zone chaude. Il y a quelques mois, des dizaines de patients atteints de la COVID étaient soignés dans ces chambres aménagées à la hâte. «Le personnel des services techniques a fait des trous dans les fenêtres pour voir les patients de l’extérieur. Les chambres étaient presque toutes à pression négative. Ils ont travaillé tellement bien et rapidement pour offrir les soins aux patients.»

Sur cet étage, on sent encore le champ de bataille. On voit les chariots divisés par du ruban, entre CHAUD et FROID afin de retirer l’équipement de protection en toute sécurité. À la base, cet étage en était un de débordement, parfois utilisés pour des tournages au profit de la Fondation.

Une baisse de la vigilance

Ainsi, Charlène a accompagné le personnel depuis le début de la pandémie, dans la formation, les changements de directives. Le but ultime: éviter la contamination du personnel et la contagion de la COVID-19 entre les patients. Aujourd’hui, son travail consiste aussi à rappeler le port adéquat du masque et le lavage des mains des visiteurs.

Elle regrette toutefois une baisse de la garde depuis quelques semaines. «Nous sommes tous épuisés de cette pandémie. Mais on se doit de garder la vigilance pour protéger nos patients. Ça passe notamment par la vaccination, mais aussi par le port de l’uniforme en milieu de travail uniquement et les autres mesures d’hygiène.»

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