Depuis un an, Stéphanie Fatou Courcy-Legros est dégagée de ses fonctions d’organisatrice communautaire pour travailler à un projet national : Les Éclaireurs.

Calqué sur une intervention survenue après la tragédie de Lac-Mégantic, le projet fait partie intégrante du plan interministériel en santé mentale, présenté un peu plus tôt cet hiver. Stéphanie assume le rôle de coordonnatrice avec deux autres organisateurs communautaires pour notre organisation.

Retrouver le sens de la communauté

« Le projet vise à développer une résilience communautaire », mentionne-t-elle d’emblée. Concrètement, ça signifie que le projet souhaite aider les communautés à tisser des liens, tendre vers la bienveillance afin de retrouver le sens de la communauté.

Ainsi, avec leur expertise en organisation communautaire, les coordonnateurs ont pu cibler des éclaireurs, c’est-à-dire des volontaires impliqués et connus de leur communauté. « Ils sont intervenants communautaires, baristas, coiffeurs, leaders religieux, etc. On a pu cibler 150 éclaireurs bénévoles, dont certains ont reçu une formation de base de la Croix-Rouge », explique Stéphanie.

Tisser une communauté

Comme ils sont très connectés à la communauté, leur formation de base leur permet d’avoir les antennes ouvertes et détecter des signes de détresse ou de difficultés dans la communauté. « Ce projet n’est pas dans l’optique que les éclaireurs deviennent des intervenants. Ils seront simplement plus allumés pour prendre soin d’eux, de leur communauté. Ils auront aussi des liens avec les intervenants-relais du projet », précise Stéphanie.

Ainsi, on veut s’assurer que les ressources se rapprochent de la communauté. « L’objectif est d’aller vers des gens qui n’auraient pas consulté. On veut aider à tisser une communauté plus résiliente », ajoute-t-elle.

Des actions concrètes, comme des formations, seront aussi disponibles pour la communauté. La sensibilisation à prendre soin de sa santé mentale, par exemple, pourra se faire autant dans les camps de jour que dans les résidences pour personnes âgées. « On souhaite répondre aux besoins spécifiques des communautés et les arrimer aux ressources de notre organisation », dit Stéphanie, ajoutant que les deux dernières années nous ont menés à un grand besoin de bienveillance collective.

L’organisation communautaire dans le sang

Stéphanie, comme tous ses collègues de l’organisation communautaire, souligne cette semaine la Semaine nationale de l’organisation communautaire. « Je suis née dedans. Mon père était OC. J’ai été OC dans un organisme communautaire avant d’avoir l’opportunité de me joindre au réseau de la santé », affirme-t-elle, les yeux encore passionnés de son travail.

Pendant la pandémie, l’expertise des OC a été mise à contribution. Leur connaissance des communautés a été précieuse. « On a pu trouver les endroits les plus significatifs dans les communautés pour la vaccination mobile. On a même fait du porte-à-porte pour discuter de vaccination avec les citoyens ! », raconte Stéphanie.

Elle explique que la pandémie a mis de l’avant les inégalités sociales de santé. « Ces inégalités sont au centre de l’intervention de l’organisateur communautaire. La justice, la solidarité font partie de nos valeurs d’intervention », ajoute-t-elle.

Bâtir et maintenir des liens solides avec les communautés est la base du travail des organisateurs communautaires. « C’est quelque chose qui se vit. On m’a souvent dit qu’un bon organisateur communautaire n’est pas dans son bureau », mentionne-t-elle en souriant.

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