Ça semble simple de boire un liquide quand on a soif. Pourtant, pour les personnes souffrant de dysphagie, une difficulté à avaler, un geste aussi banal pourrait être dévastateur pour leur santé.
C’est pourquoi les nutritionnistes des CHSLD et des centres hospitaliers doivent porter attention aux besoins spécifiques des personnes souffrant de ce problème. Elles travaillent de concert avec le personnel infirmier et autres professionnels impliqués tels qu’orthophonistes, ergothérapeute, intervenants en loisirs. C’est un travail interdisciplinaire méticuleux et essentiel.
La première fois que j’ai compris la complexité de nourrir une personne souffrant de dysphagie, c’était lors de la formation des militaires au CHSLD Éloria-Lepage. Une ergothérapeute expliquait le positionnement du résident au lit à privilégier lors du repas et les techniques à adopter pour boire une gorgée d’eau. J’ai compris que les préposés avaient toute une tâche pour assurer la sécurité des résidents lorsqu’ils les alimentent et les hydratent.
Une évaluation essentielle
Les maladies telles que la sclérose en plaque, un AVC ou un cancer de la bouche ou de la gorge peuvent tous entraîner des problèmes de déglutition. La perte musculaire et les troubles cognitifs reliés au vieillissement peuvent aussi engendrer de la dysphagie.
«Épaissir les liquides permet un meilleur contrôle pour éviter que la personne ne s’étouffe ou que le breuvage s’infiltre dans ses poumons, provoquant ainsi une pneumonie qui peut s’avérer fatale», explique Annie-Claude Faucher, chef de secteur production et distribution alimentaire en hébergement.
Vous connaissez le sentiment d’étouffement lorsque vous buvez une gorgée d’eau qui passe dans le mauvais trou? C’est exactement ce que certaines personnes souffrant de dysphagie vivent au quotidien. Ainsi, l’évaluation par un professionnel qualifié est essentielle pour assurer la sécurité de la clientèle.
Un logiciel de menus personnalisés
Pour chaque personne hébergée ou hospitalisée, une fiche menu est créée par le service alimentaire. Lorsqu’il y a présence de dysphagie, cette fiche permet de préparer les repas de chaque résident, adaptés à leurs besoins. La consistance des liquides est ajustée selon la sévérité de la dysphagie. Cette consistance est décrite par des termes précis.
D’ailleurs, la consistance des liquides épaissis était auparavant identifiée selon la nomenclature « pouding », « miel » et « nectar ». Or, depuis quelques mois, l’industrie s’est ralliée à une autre nomenclature. C’est donc celle-ci qui apparaît sur les étiquettes de liquides épaissis commerciaux. Au CIUSSS, les liquides épaissis sont mesurés au BOSTWICK.
Je me suis portée volontaire pour goûter à de la soupe épaissie. Je dois dire que le goût était pareil à de la soupe aux légumes régulière, mais avec une consistance différente. Mon cerveau était un peu mélangé entre la consistance et le goût que j’avais dans la bouche mais, au final, l’expérience s’est avérée satisfaisante.