L’Hôpital Santa Cabrini Ospedale (HSCO) inaugurait en septembre sa nouvelle clinique de stomothérapie. Cet important projet, Laurence l’entrevoit depuis ses débuts comme une opportunité de participer activement à l’amélioration des soins offerts aux personnes stomisées. Alors qu’il se concrétise, sa fierté est palpable.
Par sa simple définition, la stomie peut faire peur : « ouverture chirurgicale créée pour dévier les selles ou les urines de leurs voies naturelles vers un appareillage fixé sur l’abdomen. » Et pour quiconque doit la subir, les défis sont de taille. Dans le traitement de plusieurs pathologies – Cancer, maladie de Crohn, colite ulcéreuse – elle est parfois inévitable.
C’est pour offrir un accompagnement renforcé aux usagers de l’HSCO qui subissent une stomie que le projet de la nouvelle clinique a été réfléchi. Depuis le 14 septembre dernier, une infirmière clinicienne à l’expertise pointue dans les soins des plaies, des stomies et de la continence est présente en tout temps. Il s’agit de Laurence, une professionnelle à la passion intarissable et au cœur plus grand que nature.
La stomothérapeute a un important mandat : marquer l’emplacement de la stomie avant que le chirurgien n’intervienne. « À la clinique, je prends tout le temps nécessaire avec l’usager pour déterminer la position idéale de l’ouverture. Elle doit être loin des plis de la peau et des cicatrices, au milieu du muscle grand droit. » À cette étape, la précision de Laurence est cruciale pour que, une fois l’opération exécutée, l’appareillage tienne correctement. L’intervention de la stomothérapeute en amont est déterminante pour la qualité de vie de l’usager.
Le rôle de Laurence auprès des personnes qui s’apprêtent à subir une stomie est aussi pédagogique. « Qu’est-ce qu’une stomie? Comment en prendre soin? Quoi surveiller? » À toutes ces questions, elle a la réponse. C’est que Laurence vient de terminer avec succès une certification de l’Association des Infirmières et Infirmiers du Canada en soins de plaies, stomies et continence.
De l’entretien de l’appareillage à la gestion des fuites, en passant par le matériel à se procurer, Laurence transmet aux usagers de la clinique tout ce qu’il y a à savoir pour affronter leur nouvelle réalité et reprendre le plus aisément possible leur vie quotidienne. Ses enseignements s’étendent aussi au personnel de l’hôpital pour qu’il soit aux faits des meilleures pratiques en soins de stomies.
Il est démontré que la qualité de l’enseignement a un impact direct sur la qualité de vie des personnes porteuses d’une stomie. Il faut prendre le temps d’écouter et de transmettre nos connaissances aux usagers.
Laurence Labelle, infirmière stomothérapeute et conseillère en soins de la peau – plaies et stomie
Une relation sexuelle, un retour au travail, une visite chez un ami ou encore une baignade, autant d’événements qui peuvent représenter un défi après la stomie. « Le plus grand défi pour bien des personnes stomisées, c’est l’adaptation à une apparence physique nouvelle. » Pour les usagers de la clinique, Laurence est une oreille attentive, une alliée précieuse pour faire face aux insécurités. Elle est aussi là pour défaire les idées préconçues : « On peut tout faire avec une stomie!. »
Être écoutée est une partie tellement importante du continuum de soins pour la personne porteuse d’une stomie. Cela fait partie de mon travail, à la clinique, de rassurer la personne dans les inquiétudes qu’elle peut avoir.
Avec la construction du nouveau bloc opératoire de l’HSCO et l’augmentation anticipée du nombre d’usagers accueillis dans les années à venir, le projet tombe à point. Avec cette deuxième clinique de stomothérapie (il en existe une autre à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont), notre CIUSSS se muni d’encore plus de moyens pour répondre aux besoins de ses usagers porteurs d’une stomie ou en voie de l’être. À Laurence et à tous ceux et celles impliqués : merci, du fond du cœur!
