Conférence inégalités sociales - Journal Le Fil

C’est devant plus de 350 personnes, un record pour ce genre de conférence, que Janie Houle, psychologue communautaire et chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, a parlé des inégalités sociales de santé en période de pandémie.

D’emblée, elle mentionne une étude de la Direction régionale de la santé publique de Montréal. Pendant la première vague, un Montréalais sur trois a mentionné que la pandémie a eu un impact considérable sur la santé mentale de ses proches. Le taux d’anxiété généralisée a grimpé à huit fois plus qu’avant la pandémie.

Qui est plus à risque?

Pendant la pandémie, l’isolement, les pertes financières, les stigmatisations et les croyances erronées au sujet du virus ont contribué à exacerber la dépression et l’anxiété chez les Québécois. D’un autre côté, les facteurs de protection résident dans le sentiment de cohérence, le niveau de confiance élevé envers les autorités et la capacité de trouver des sources d’informations fiables.

En général, les Québécois s’en sortent bien avec un sentiment de cohérence et de confiance envers les autorités qui est plus élevé que dans le reste du Canada et aux États-Unis. Mais reste que nous ne sommes pas tous égaux devant la pandémie. Les femmes, les gens qui avaient déjà des problèmes de santé mentale, les personnes racisées et les personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté ont vécu la première vague de façon plus difficile. Vous faites partie des privilégiés qui pouvez m’écouter aujourd’hui parce que vous avez accès à une connexion internet, rappelle-t-elle.

Les inégalités sociales de santé exacerbées

La pandémie est venue pointer les inégalités sociales de santé et l’impact sur la santé des populations. Et la santé mentale compte aussi. Tout le monde gagne à une société plus juste, martèle la chercheuse en abordant les inégalités sociales de santé. Elles sont produites socialement par la distribution inégale de la richesse, explique-t-elle.

Pour mener vers une société plus juste, Janie Houle rappelle que ça passe par l’amélioration des conditions de vie au quotidien. Il faut faire la différence entre égalité et équité, donner de façon proportionnelle aux gens désavantagés.

Examiner ses privilèges

Janie Houle termine sa conférence en demandant aux gens présents d’examiner leurs privilèges. Quels sont les avantages que vous avez que les autres n’ont pas? Ils ne sont probablement pas dus à 100% à vos efforts. Les reconnaître, c’est déjà un pas. Ensuite, soyez un allié improbable en marchant avec les populations vulnérables. Pour Janie Houle, c’est une façon de prendre soin des gens de façon collective.

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