img-logo-QcCIUSSS-2-02@2x

Je cause pour la cause

Cause pour la cause - Journal Le Fil

Je m’appelle Kim Simard Tremblay. Je suis infirmière en santé mentale. Récemment, je suis devenue chef de services pour les services de crise en santé mentale. Pour moi, la journée Bell Cause est encore plus importante en cette année particulièrement difficile.

Les services de crise en santé mentale sont très achalandés de par la situation de crise au niveau mondial. Il est encore plus important de parler de santé mentale cette année. La pandémie a montré que nous sommes tous vulnérables à des difficultés, à des situations hors de notre contrôle qui peuvent apporter de la détresse.

Tout le monde est affecté par la pandémie. On vit tous dans la même situation, mais on la vit différemment. Je remarque que les intervenants en santé mentale peuvent ressentir la détresse de nos usagers et la comprennent mieux parce qu’on vit tous la même situation actuellement. En un sens, cela nous unit. L’isolement nous affecte tous sur le long terme.

La réalité du terrain

Sur le terrain, au début de la pandémie, on recevait beaucoup d’appels à la ligne de crise. Les gens ne savaient pas comment réagir face à des situations anxiogènes qu’apporte cette pandémie. Pour les gens avec troubles psychotiques, c’était la réalisation de leurs délires qu’ils redoutaient tant. Pour la majorité des gens, cela a généré beaucoup d’anxiété.

La deuxième vague a amené une autre sorte de détresse. En plus des gens déjà fragilisés par des troubles de santé mentale, on a vu apparaître de la détresse chez des gens qui ont perdu leur emploi, qui ont des difficultés financières. Des gens se sont retrouvés dans une spirale descendante à cause des conséquences de la pandémie. Avant la pandémie, ils ne pensaient jamais se retrouver dans une situation de détresse psychologique.

Pour nous, ça signifie que nous devons augmenter le personnel pour subvenir aux besoins, pour continuer d’offrir des services dans le délai de réponse rapide qui est exigé en situation de crise.

Bell cause

Reconnaître le travail des intervenants

La journée Bell Cause est aussi un moment pour reconnaître le travail des équipes en santé mentale. Les gens comprennent davantage l’importance de notre travail. C’est plus concret grâce aux nombreux témoignages qui expliquent notre travail.

Par-dessus tout, la journée Bell Cause permet de briser les tabous. Elle ouvre le dialogue et permet aux gens de se reconnaître. On parle de plus en plus de santé mentale, en général. Mais on doit continuer d’en parler.

On doit continuer d’en parler parce qu’une personne qui prend des médicaments pour le diabète n’est pas jugée, mais celle qui en prend pour des troubles anxieux est parfois jugée. Le diabète, comme les troubles anxieux, n’est pas un choix.

Bell cause

Ce n’est pas un manque de volonté que de prendre des médicaments parce qu’on est cardiaque. On peut faire de l’exercice et bien manger pour diminuer les risques. Mais on peut quand même être cardiaque en ayant une bonne hygiène de vie! C’est la même chose pour les troubles de santé mentale.

Les gens ne choisissent pas de vivre ce genre de difficultés, mais avec un traitement approprié et de l’aide, on peut réussir à s’en sortir et mener une belle vie. Et après cette année difficile, je crois qu’il est encore plus important de comprendre que nous sommes tous vulnérables à ce genre de problématique, mais que, comme toutes les autres maladies, cela se soigne et qu’on peut bien se rétablir.

Je crois que la journée Bell Cause permet d’avoir cette discussion. Bien qu’on vive une perte de repères collective en ce moment, il faut savoir qu’il y a des ressources disponibles, même lorsqu’on vit une situation de crise.

La ligne de crise Résolution 514-351-9592 offre du soutien téléphonique de crise 24/7 et une équipe mobile.

Trois ressources d'aide en santé mentale - Bell cause

À lire sur le même sujet : Prêts pour le défi 100 jours

Vous pourriez aussi aimer

Êtes-vous prêts à faire VITE?

J’ai rencontré Daniel Groulx, agent de gestion du personnel au CIUSSS, pour parler d’un sujet plutôt sensible… C’est que, le vendredi 13 décembre dernier, la malchance l’a frappé de plein fouet. Un infarctus, à 38 ans, au travail. Il a gentiment accepté de raconter son histoire dans le cadre de (...)

Qui est Benjamin-Victor Rousselot?

La coordonnatrice de l’hébergement pour les CHSLD Nicolet et Benjamin-Victor-Rousselot, Marie-Ève Loux, m’a remis un petit ouvrage fort intéressant écrit en 1994 par Antoinette Bouchard. Un petit bijou qui rappelle la mission première du Foyer Rousselot. Un brin d’histoire Benjamin-Victor Rousselot est né en France en 1823. Il a de (...)

Montréal en alerte jaune

En conférence de presse hier midi, François Legault a mentionné le risque d’une deuxième vague reliée à la hausse des cas de COVID-19 dans certaines régions du Québec. Le changement de niveau d’alerte régional, passant du vert vigilance au jaune pré-alerte, demande d’accentuer les actions dans notre organisation. « La (...)