La pandémie de COVID-19 a révisé bien des activités dans notre organisation. Les proches aidants n’ont pas pu rendre visite à leurs proches hospitalisés ou en résidence pendant plusieurs mois. C’est en leur absence que l’importance de leur présence a pris tout son sens.

«Les proches aidants jouent un grand rôle auprès des résidents», affirme d’emblée France Girard, présidente du comité des usagers de Pointe-de-l’Île dont la mère réside depuis dix ans au CHSLD Triest. Pour elle et sa soeur, l’implication dans le milieu de vie de leur mère est importante.

Grâce aux fondations liées à nos établissements, des tablettes ont été fournies afin de garder contact avec les familles pendant la première vague. «On pouvait lui parler et ça nous faisait du bien à nous toutes», assure-t-elle.

«Ça été difficile pour nous de ne pas lui rendre visite, mais elle aussi en a souffert. Quand on a eu la permission de retourner, elle ne nous a pas reconnu au départ parce qu’on était costumé. Après une demie heure, elle s’est mise à pleurer. Elle a dit qu’elle pensait qu’on était morte. Pour elle, ça faisait des années qu’on n’était pas venu la voir alors qu’en réalité, ça faisait quelques mois.»

France Girard, présidente du comité des usagers de Pointe-de-l’Île et proche aidante

Garder un lien avec le monde

Pour Jeannelle Bouffard, présidente du comité des usagers du CIUSSS, les proches aidants permettent de garder un lien avec la vie normale, avec le monde extérieur. «C’est rassurant pour les résidents de garder un lien avec leurs proches. Ça leur amène une paix et c’est plus facile de prendre soins d’eux avec le soutien des proches aidants», explique-t-elle.

Elle ajoute que les proches aidants contribuent au sentiment de sécurité des résidents, et aussi des patients en centre hospitalier. Lorsqu’elle a eu une intervention chirurgicale, Jeannelle Bouffard a apprécié la présence de sa fille à son chevet. «Le personnel a été très gentil avec moi, et j’ai trouvé rassurant d’avoir un visage connu à côté de moi», dit-elle.

D’ailleurs, elle mentionne que les proches aidants en CHSLD réalisent souvent l’importance de leur rôle et continuent de s’impliquer, notamment dans le comité de résidents, après le départ de leur proche dans le CHSLD.

Une conversation pour mieux se comprendre

Les deux femmes appellent à la conversation entre les proches aidants et le personnel. «On peut travailler ensemble pour le bien-être des résidents», mentionne France Girard.

Elle souhaite d’ailleurs faire germer l’idée d’un porte-parole des proches aidants dans chaque CHSLD afin d’encourager une conversation réciproque. «La conversation permet de comprendre la réalité et les perceptions de l’autre. Les gens ont besoin de chaleur humaine. Les proches aidants peuvent apporter ça dans les CHSLD.»

Consciente du travail exigeant du personnel, France Girard souhaite tendre la main au personnel des CHSLD et à la direction pour établir une place pour les proches aidants, à la suite de la pandémie. «Les proches aidants doivent être perçus comme des incontournables pour les soins accordés aux patients et aux résidents du CIUSSS», ajoute Jeannelle Bouffard.

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