Neuropsychologue à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, Jacques Bellavance est l’un des récipiendaires des Prix d’excellence en enseignement. Je l’ai rencontré pour discuter de sa passion pour la relève en neuropsychologie.
Le praticien-chercheur travaille à l’IUSMM depuis sept ans. Je faisais de l’accompagnement de stage depuis 20 ans. Je m’inspire de mes activités cliniques pour faire de la recherche et j’applique les résultats de recherche à mes activités cliniques. C’est vraiment la mission universitaire de l’IUSMM qui m’a intéressé, dit-il résolument passionné.
L’avenir des services publics
Travaillant auprès d’une clientèle avec des déficits cognitifs importants, il tente de mieux comprendre les aspects cognitifs de la personne pour mieux l’outiller à la vie. Avec l’aide de stagiaires, il a justement pu mettre des outils en place pour aider des patients dans leur quotidien. Quand on accompagne un stagiaire, on s’assure de l’avenir et de la qualité de nos services publics, affirme le neuropsychologue.
Pour lui, le prix est une belle plateforme pour parler de ses patients. Je n’ai pas l’impression de faire quelque chose d’extraordinaire. Ces gens ont des capacités, des habiletés. Pourquoi voir le verre à moitié vide? On ne dirait pas à une personne qui a une jambe plus courte que l’autre de marcher. On va lui donner un fauteuil roulant. Il faut donner un fauteuil roulant psychologique aux gens avec des déficits cognitifs afin de leur donner la possibilité de développer leur plein potentiel. Ça ne passe pas toujours par l’autonomie, mais aussi par le soutien, dit-il d’un élan passionné.
Un rôle méconnu
Pour le neuropsychologue, un diagnostic permet d’avoir des services personnalisés. Il y a une différence entre faire pour quelqu’un ou faire avec quelqu’un. On doit faire connaître le rôle crucial des neuropsychologues. On fait le lien entre les comportements et le cerveau. C’est la raison pour laquelle Jacques Bellavance parle de son rôle dans les universités, lors des stages en psychologie.
Avec une tradition de stages en psychologie de plus de 30 ans à l’IUSMM, le neuropsychologue n’a que des éloges pour le travail d’équipe multidisciplinaire à l’Institut. On partage une vision commune de développer des services. On souhaite développer le plein potentiel des patients. Ce sont des valeurs communes très solides, appuie-t-il de plusieurs exemples.
Avec toutes les connaissances en neuropsychologie faites dans les 20 dernières années, Jacques Bellavance est plein d’espoir pour la future génération de neuropsychologues. Je les trouve chanceux les jeunes de toute cette connaissance de la discipline, notamment dans les nouvelles façons de faire des évaluations. C’est très porteur pour aider les adultes en déficience intellectuelle.