C’est pour une meilleure conciliation famille-travail que Lina Spagnuolo a débuté sa carrière dans l’Est de Montréal. Un retour sur sa carrière dans l’hôpital où elle a vu le jour.
Dans le cadre des festivités du 60e anniversaire de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale, j’ai voulu parler à Lina Spagnuolo. Enfant d’immigrants italiens, son rôle d’infirmière coule encore dans ses veines. «Je célèbre 31 ans de carrière cette année. Je suis d’abord et avant tout une infirmière», dit-elle avec confiance.
Ses débuts cliniques
Elle termine ses études en sciences infirmières à l’Université de Montréal en 1990. Jusqu’à l’an 2000, elle a travaillé en pratique clinique à l’Hôpital Général Juif de Montréal, notamment en cardiologie. Alors qu’elle était en congé de maternité de son deuxième enfant, son mari lui montre un poste de chef des unités cliniques ambulatoires à l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale, publié dans un journal.
«C’était mon anniversaire ce jour-là. Il m’a dit que c’était mon cadeau de fête.» Elle appréhendait son retour au travail dans le quartier Côte-des-Neiges, avec deux enfants en bas âge, alors qu’elle habitait Rivière-des-Prairies. «Je suis encore dans l’Est 21 ans plus tard et je ne m’imagine pas ailleurs!»
Elle a décroché le poste de chef des unités cliniques ambulatoires. «J’ai été chef d’unité pendant huit ans.»
Un enchainement de postes de direction
En 2008, elle arrive dans son premier poste de direction des soins critiques. En 2010, d’autres responsabilités s’ajoutent à son poste, dont la médecine et la chirurgie. En 2012, elle devient directrice des soins infirmiers pour le CSSS Saint-Léonard/Saint-Michel. En 2015, elle perd son poste dans la fusion, mais revient à Santa Cabrini comme directrice adjointe en pédiatrie, néonatalogie et post-partum. Depuis 2019, elle occupe le poste de directrice des soins infirmiers au sein du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
«Chaque fois que je suis arrivée dans un poste, je devais actualiser un changement. Ce sont des défis que j’ai toujours acceptés et relevés. J’aime penser à mon rôle comme transversal, axé sur la qualité et la sécurité des soins.»
Lina Spagnuolo, directrice des soins infirmiers
Du positif dans tout
Lina Spagnuolo voit du positif dans tout. Le changement, les difficultés… «La pandémie a démontré beaucoup de souffrances et de détresse. Mais on a pu aussi démontrer notre courage, notre résilience, notre persévérance.» Pour elle, sortir de sa zone de confort permet plein d’apprentissages pour devenir une meilleure professionnelle, une meilleure gestionnaire… une meilleure personne.
«La pandémie nous a aussi appris à mieux travailler en équipe, à revoir nos processus, à faire autrement pour aller rejoindre des clientèles.»
Lina Spagnuolo, directrice des soins infirmiers
De précieux souvenirs
Lors de l’entrevue, Lina Spagnuolo avait apporté une boite à souvenirs. «J’aime garder ces choses-là. Notre parcours professionnel fait partie de notre vie. On passe tellement de temps au travail!»
C’est ainsi qu’elle montre de nombreux documents et souvenirs du 50e anniversaire de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale. Elle sort également une carte de Irène Giannetti. «C’était lorsque j’ai obtenu mon premier poste de direction. Elle a été un véritable mentor pour moi», mentionne-t-elle, reconnaissante. Elle ajoute que Mme Giannetti a consacré toute sa vie à cet hôpital. «C’est un modèle d’implication et d’engagement», affirme l’infirmière.
Elle se rappelle la mise en place du Centre de lutte contre le cancer à laquelle elle a participé. «J’ai un sentiment d’appartenance très fort à Santa Cabrini. Et je souhaite que tous les employés du CIUSSS puissent avoir ce sentiment envers notre organisation.»
Une approche humaniste
Lina Spagnuolo ne pouvait pas passer sous silence ce qui la fait vibrer. «Je me soucie des gens avec qui je travaille. La philosophie de la DSI passe par cette approche humaniste. On doit souligner les bons coups, les encouragements, dire merci, avoir le plaisir de travailler ensemble.» Elle rappelle qu’à la base, une infirmière s’engage à faire la différence dans la vie des gens.
«En tant qu’infirmière, on doit offrir une expérience de soins positive malgré la souffrance que les patients vivent. C’est ça la beauté de notre profession.»
Lina Spagnuolo, directrice des soins infirmiers
Elle reste persuadée que cette approche humaniste, une gestion de proximité, permettra une meilleure stabilité des équipes dans le futur. «Je ne marche pas assez le terrain vu mon horaire chargé. C’est un grand défi pour moi. Je veux être près des gens. C’est comme ça qu’on arrive à savoir ce qui se passe sur le terrain.» Pour elle, son travail signifie de développer, grandir, apprendre et contribuer.