En plein cœur de la Semaine nationale de la santé mentale, on donne le coup d’envoi aux célébrations du 150e anniversaire de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM). En 15 arrêts dans des lieux significatifs de l’installation, Le Fil vous invite à découvrir des gens de cœur, des initiatives et des projets qui sèment l’espoir !

Point de départ de l’aventure : le Centre de recherche de l’IUSMM (CR-IUSMM). Ici, plus de 280 chercheurs, étudiants et cliniciens rêvent et contribuent à un monde où les troubles de santé mentale sont acceptés et traités au même titre que les troubles de santé physique. On est accueillis par une femme débordante de bonté, l’infirmière coordonnatrice du projet de Thérapie par Avatar, Marie-Andrée.

La Thérapie par Avatar expliquée

« Certaines personnes vivent avec de la schizophrénie résistante à la médication. Pour elles, la souffrance est indescriptible ; les voix sont si persistantes qu’elles les insultent constamment, voire les réveillent la nuit », explique Marie-Andrée. En 2016, le docteur Alexandre Dumais MD, Ph.D, FRCPC et Stéphane Potvin Ph.D ont entrepris de combler le vide thérapeutique qui touche ces patients en misant sur le pouvoir des nouvelles technologies.

« Les participants de la Thérapie par Avatar sont au cœur même de la démarche », m’explique l’infirmière. Dès les premières rencontres, le participant travaille avec l’équipe du CR-IUSMM pour matérialiser son hallucination mentale la plus persécutrice en un personnage virtuel. La voix et l’apparence de l’avatar sont choisies avec soin ; elles doivent représenter au mieux le démon qui le hante.

La thérapie, bien loin du cadre traditionnel de la psychiatrie, peut alors débuter. En une dizaine de séances immersives, à la clinique externe en troubles psychotiques, le participant entre en dialogue avec l’avatar grâce à un casque de réalité virtuelle. Les paroles du personnage sont contrôlées par un psychiatre. « Ce qu’on cherche à faire, avec ce jeu de rôle, c’est de reproduire l’expérience hallucinatoire du patient dans un contexte encadré. On est là pour l’aider à répondre à l’hallucination, à s’affirmer face à elle et à avoir un meilleur contrôle sur elle. »

Dr Alexandre Dumais, psychiatre chercheur à l’IUSMM

Faire toute la différence, façon Marie-Andrée

Dans une autre vie, Marie-Andrée était coiffeuse. Le changement de cap en soins infirmiers, elle l’a fait avec la volonté de consacrer sa carrière à des usagers en santé mentale. PAB, externe, CEPI et infirmière : elle a réalisé tout son parcours entre nos murs.

Aujourd’hui au centre de recherche, elle assure la coordination clinique du projet de Thérapie par Avatar, du recrutement des participants et du suivi avec les équipes médicales, en passant par la rencontre initiale et l’évaluation du dossier. Là ne s’arrête pas son implication. Elle est aussi l’oreille attentive derrière Cellulaire Avatar, une ligne de soutien entre les séances mise à la disposition de tous les participants.

Résultat : une diminution des hallucinations, une meilleure affirmation de soi, plus d’autonomie, etc. Quand Marie-Andrée parle de toutes les améliorations apportées à la qualité de vie des participants grâce au projet, son regard s’illumine. Ce qui la motive à poursuivre : « Faire partie d’une équipe où ma voix est entendue et faire la différence dans la vie de gens souffrants, incompris et marginalisés. »

Elle conclut : « Je suis fière de constater les changements qui s’opèrent à l’IUSMM depuis les dernières années pour améliorer la qualité de vie des patients ! L’évolution est rapide et prometteuse ! »

Désormais, la Thérapie par Avatar s’adresse aussi aux patients aux prises avec un trouble lié à l’utilisation du cannabis. Pour en apprendre plus sur le projet, c’est ici !


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