PPNA

Unité 426, pavillon Riel de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Il est 10 h. Komla Kougbani, préposé aux bénéficiaires, Mélanie Boudreau, infirmière clinicienne, et Rachel Paquette-Plouffe, éducatrice spécialisée, nous accueillent au cœur de leur quotidien. Aussitôt les pieds dans l’unité, on sent l’esprit de famille, la compassion et la bienveillance qui règnent dans ces lieux.

Les usagers se dirigent vers le trio terrain. Ils semblent admiratifs de leur équipe de soins « Ils viennent chercher l’amour de proximité », lance Mélanie. « Il aime que je lui caresse la tête parce qu’il cherche à ce que ce soit sensoriel », explique Komla en parlant d’un usager.

Dans cette unité, tout comme dans les unités 326 et 328, on prend soin d’une clientèle adulte vivant avec un diagnostic de déficience intellectuelle modérée à sévère ou un trouble du spectre de l’autisme (combiné ou non) et présentant un trouble grave du comportement et un diagnostic de santé mentale non stabilisé. C’est le programme surspécialisé de psychiatrie neurodéveloppementale adulte, communément appelé PPNA.

PPNA
Rachel Paquette-Plouffe présentant du matériel TEACCH (Traitement et éducation des personnes autistes ou souffrant de handicaps de communication apparentés)

Le coeur sur la main

Rachel, qui a grandi avec une sœur handicapée, a toujours su qu’elle voulait travailler avec les clientèles vulnérables. Éducatrice spécialisée, elle a rejoint les rangs de l’équipe du PPNA en 2009. « J’aime cette clientèle et je la vois d’un autre œil maintenant que je suis moi-même maman d’une petite fille autiste. » Son mandat consiste à travailler sur les comportements des usagers afin que ces comportements soient adaptés et acceptés dans la communauté. L’objectif est d’avoir accès le plus rapidement possible à une ressource répondant aux besoins spécifiques de cette clientèle.

Komla fait partie de la grande famille du CIUSSS-EMTL depuis 5 ans et 3 ans dans l’équipe du PPNA. « L’empathie et le désir d’aider les personnes en perte d’autonomie ou à capacité intellectuelle réduite m’ont poussé à travailler dans le domaine de la santé. » Comme préposé aux bénéficiaires, au quotidien, il s’occupe des soins d’hygiène des usagers, il assure leur sécurité et fait diverses activités avec eux. « Les grandes qualités pour travailler au sein du PPNA sont la capacité d’adaptation, la patience, l’empathie, l’écoute, l’autocritique et le sens de l’observation. Parfois, l’usager s’exprime avec certains comportements et il faut décoder ces signes avant-coureurs. »

PPNA
Komla tenant la main d’un usager

Mélanie poursuit son parcours professionnel à titre d’infirmière clinicienne alors qu’elle a commencé sa carrière comme préposée aux bénéficiaires en 2013. « J’ai choisi de travailler au PPNA parce que je veux faire mon possible pour les représenter et défendre leur droit. J’aime aussi les défis que cela nous amène au quotidien de côtoyer cette clientèle. » Au quotidien, Mélanie circule sur les 3 unités. « Parfois je suis assistante, parfois je suis sur le plancher avec une équipe à ma charge. Je m’assure de leur bien-être physique et mental. Je suis impliquée, entre autres, dans l’élaboration des plans/routines. » 

Cultiver l’esprit de collaboration

Au PPNA, les journées passent et ne se ressemblent pas ! Bien que les usagers représentent une « clientèle rigide, qui a besoin d’ordre », précise le trio, le quotidien n’a rien de routinier.

C’est donc un travail étroit de collaboration et d’entraide entre éducateurs spécialisés, préposés aux bénéficiaires, infirmières, psychiatres et tous les autres professionnels pour assurer un parcours d’hospitalisation et de réadaptation sécuritaire et optimal pour l’usager.

« Ce qui fonctionne une journée ne va pas nécessairement fonctionner un autre jour, car il y a tellement de facteurs qui entrent en ligne de compte », précise Mélanie. « Les usagers réagissent difficilement au manque de cohérence et le succès réside dans la communication entre pairs », ajoute Rachel.  

Ces succès représentent des changements de comportement. Le trio cite l’exemple d’un usager qui crachait pour s’exprimer. Maintenant, il arrive à demander de l’aide plutôt que de cracher. Un autre exemple de réussite : un usager qui se sauvait souvent lors des marches à l’extérieur et qui suit maintenant sans fuguer. « En vivant de tels succès, ils ont encore plus de chance de quitter notre ressource pour aller dans un milieu de vie adapté », relate le trio. 

Opération changement

L’équipe du PPNA a célébré cet été la première année d’un grand projet : Opération changement. Il s’agit d’un important plan d’action composé de six chantiers de travail et de 11 équipages (comités de travail). Cela représente des centaines d’heures d’engagement et de mobilisation multipartite pour mener près de 200 actions concrètes. La mission d’Opération changement est de fournir aux équipes tous les outils nécessaires pour offrir des soins et services de qualité, au bénéfice des usagers-patients, tout en assurant la sécurité et le bien-être de tous (personnel, patients et leurs proches).

Un projet qui rend encore plus fier notre trio de travailler dans cette unité !


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