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Prêter main-forte en CHSLD

Travailleuse sociale

Elles travaillent en CLSC, dans l’équipe jeunesse. Elles se sont portées volontaires pour aller aider en CHSLD en dehors de leurs heures de travail habituelles. Portraits de travailleuses qui ont senti l’appel à contribuer…

Lyndia Gingras, travailleuse sociale au CAFE

Lyndia Gingras était travailleuse sociale dans le milieu scolaire jusqu’à tout récemment. En décembre dernier, elle se joint à l’équipe du CAFE. Quand la pandémie s’est enflammée dans les CHSLD, elle a senti qu’elle avait besoin de faire quelque chose.

«Ça faisait un moment que l’idée me trottait dans la tête, en voyant les nouvelles et le TOPO chaque jour. J’ai parlé à ma gestionnaire. J’ai donné mon nom le jeudi. Le vendredi, je suivais une formation. Le samedi, j’étais au travail. On m’a jumelé à une préposée aux bénéficiaires. J’ai offert des soins de base à des personnes âgées. Mon expérience est très positive. J’ai déjà travaillé avec une clientèle vulnérable, et cette expérience a ravivé mon intérêt de travailler avec la clientèle âgée éventuellement. Mes compétences en relation d’aide et en intervention m’ont permis d’être sensible à la réalité des résidents. Le non-verbal est important, le contact visuel aussi. Il faut prendre le temps. Si les besoins sont encore présents, je suis prête à y retourner. Je me suis sentie en sécurité, avec un grand sentiment du travail accompli.»

Lolita Whilelmy, travailleuse sociale au guichet intégré jeunesse

Lolita Whilelmy, travailleuse sociale au guichet intégré jeunesse

Lolita Whilelmy est travailleuse sociale au guichet intégré jeunesse. Elle a levé la main pour aller aider au CHSLD Jeanne Le Ber.

«J’ai été bien accueillie. J’étais avec des gens qui font ça tous les jours. Ils font un travail extraordinaire au quotidien. C’est à eux qu’on devrait rendre hommage, pas à moi. J’ai pu utiliser un peu mes compétences de travailleuse sociale en parlant à certains résidents anxieux. J’ai réalisé que les besoins de nourrir les résidents prend du temps. C’est un travail exigeant physiquement aussi d’offrir des soins de base. J’ai été reconnaissante des préposés qui ont répondu à mes questions. Les besoins sont grands et il faut aller aider. La cloche n’arrête jamais de sonner…»

Valérie Dussault, travailleuse sociale

Valérie Dussault est travailleuse sociale dans l’équipe jeunesse. Son expérience en CHSLD s’est bien passée malgré quelques appréhensions au départ.

«J’ai été impressionnée par la préposée que j’ai suivie. Elle connaissait par coeur toutes les petits attentions, les petits détails qui rendent les résidents confortables. Je me rends compte qu’on ne peut pas juste aller aider comme ça. Il faut une connaissance des résidents, des personnes humaines pour prendre soin d’eux. J’ai fait une infime partie de leur travail.»

Claudie Lemerise, travailleuse sociale

Claudie Lemerise, travailleuse sociale

Claudie Lemerise est aussi travailleuse sociale. Selon elle, il faut rendre hommage à ses collègues temporaires et régulières.

«J’ai lu un article d’une jeune infirmière de 22 ans qui est devenue en charge d’une centaine de patients. Cet article m’a empêché de dormir. Impulsivement, j’ai donné mon nom pour prête main-forte le lendemain. C’est sûr que j’ai des questionnements… J’ai peur de contaminer mes collègues. Est-ce que mes collègues vont avoir peur de moi quand je vais retourner à mon travail régulier? Est-ce que je vais être délestée à temps plein dans les CHSLD parce que je me suis portée volontaire? Je veux garder mon travail que j’aime beaucoup. Après deux quarts de travail, je compte continuer le plus que je peux. Je suis encore en train de voir comment je peux aider en CHSLD sans m’épuiser. Je sais que certaines de mes collègues aimeraient aider aussi, mais que leur situation personnelle ne leur permet pas. Elles sont solidaires avec nous.»

Marie-Claude Garceau, travailleuse sociale

Marie-Claude Garceau, travailleuse sociale

Marie-Claude Garceau a été délestée pour aider à la clinique de dépistage COVID-19. Elle est revenue à temps plein à son travail régulier, mais attend son premier appel pour aider en CHSLD.

«Ça prend une hypervigilance accrue. Je vis beaucoup d’ambiguïté entre me rendre utile et ma famille. Ça me fait vivre beaucoup de contradictions. Des journées, j’ai hâte qu’on m’appelle, mais d’autres, je me demande pourquoi je ferais ça. Dans les dernières semaines, j’ai vécu le décès de mes deux derniers grands-parents. J’ai donné mon nom spontanément quelques jours après le décès de ma grand-mère. Ma peur, ce n’est pas de donner à manger ou de changer des couches, ni même d’attraper ou de transmettre la COVID-19. Ma peur la plus grande, c’est de voir des gens mourir. Je me demande si j’ai la force d’être témoin de ça.»

Solveig Perron-Barbeau,

Solveig Perron-Barbeau, travailleuse sociale

Solveig Perron-Barbeau est travailleuse sociale dans l’équipe jeunesse. Elle aussi a travaillé dans un CHSLD. Malgré ses appréhensions, ce n’était pas comme les médias dépeignent la situation.

«Dans les dernières semaines, je ne me sentais pas bien. J’avais besoin de me sentir utile. Je voulais aller travailler avec les personnes âgées. Pour leur donner des soins d’hygiène, mais aussi pour les accompagner dans les derniers moments. Ma grand-maman est en CHSLD et je ne peux pas la voir. Pour moi, c’est une façon d’aider d’autres grand-mamans du mieux que je peux, comme je ne peux pas aider ma propre grand-mère. C’est égoïste comme geste, mais je pense que j’ai pu apporter un peu d’aide aussi. Ça m’a fait du bien de donner du temps. Je compte en donner encore. Ça ne se passe pas mal dans tous les CHSLD, il faut ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. On avait tout le matériel de protection nécessaire. Je me sentais en sécurité. L’ambiance était bonne malgré qu’on voit la fatigue des préposés aux bénéficiaires. Ce qu’on ne dit pas assez : le travail des préposés est incroyable. Leur travail n’est pas assez reconnu.»

Topos COVID-19 pour le personnel du CIUSSS : Retrouvez les développements du jour sur l’intranet ou de l’extérieur du CIUSSS via Extranet, sous l’onglet : CIUSSS > COVID-19  > TOPO | COVID-19

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