Depuis plusieurs semaines, de nombreux employés du CIUSSS travaillent à préparer une rentrée sécuritaire, en collaboration avec le milieu de l’éducation. Pour comprendre le rôle de notre organisation, j’ai parlé avec Julie Provencher, directrice du programme jeunesse et des activités de santé publique.
Avant la pandémie
Avant que la pandémie frappe le Québec, les liens entre le réseau de la santé et les établissements scolaires étaient bien établis sur notre territoire. Nous avons toujours eu une collaboration étroite avec les milieux scolaires primaires et secondaires, ainsi qu’avec nos CÉGEPS. Nous avons de nos travailleurs sociaux, infirmières et hygiénistes dentaires dans les écoles, explique la directrice. Il y a aussi des rencontres en cours d’année et des mécanismes de communication mis en place.
Pendant la pandémie
Lors de la fermeture des écoles, les infirmières scolaires, les travailleurs sociaux et les hygiénistes dentaires ont été délestés pour prêter main forte dans d’autres milieux, notamment dans les centres de dépistage et les CHSLD. Si la majorité des infirmières ont repris leurs fonctions au début des vacances d’été, les hygiénistes dentaires reprendront leurs fonctions habituelles lors de la rentrée scolaire. Je tiens à souligner la capacité d’adaptation de nos équipes, particulièrement les hygiénistes dentaires, qui ont été délestées jusqu’à la fin de l’été, reconnait Julie Provencher.
Préparer la rentrée
Pour se préparer à une rentrée scolaire en toute sécurité, il fallait avoir un plan et des orientations. Le ministre de l’Éducation a ainsi présenté son plan la semaine dernière.
Nous avions déjà évalué notre rôle depuis la possibilité de retour à l’école en mai dernier. Depuis la mi-juin, nous travaillons à mettre en place des brigades préventives qui accompagneront les milieux scolaires dans les mesures préventives en plus du contrôle des infections s’il y avait une éclosion en milieu scolaire.
Julie Provencher, directrice du programme jeunesse et des activités de santé publique
Ces brigades composées majoritairement d’infirmières scolaires s’assureront que les milieux scolaires respectent les mesures préventives et rappellent les comportements à adopter pour éviter la contamination.
Selon Julie Provencher, le nerf de la guerre sera la communication. Nous avons mis en place des algorithmes de décisions pour s’assurer de prendre les meilleures décisions selon les situations. Avec le soutien de la santé publique de Montréal, on a établi un plan de match de qui fait quoi, quand et comment. Mais il va certainement falloir s’adapter selon la situation épidémiologique. Elle soutient d’ailleurs que le CIUSSS est prêt à mobiliser des équipes de dépistage mobile qui pourraient se déplacer en milieu scolaire.
Quelques inconnus
La directrice reconnait qu’il reste des questions sans réponse pour le moment. On peut regarder ce qui se passe ailleurs, en Asie, en Europe. Mais c’est difficile de planifier exactement comment tout va se passer. Pour l’instant, la situation est stable à Montréal. Elle est même sur une pente descendante. Le tout est suivi de près et nous sommes en constante communication avec la Direction de la santé publique de Montréal, les autres CIUSSS de Montréal et avec les centres de dépistage de la COVID-19 à Montréal.
Il reste aussi des inconnus au sujet des sports, de la musique et autres activités parascolaires, par exemple. Il faut être capable de gérer ces inconnus et regarder la situation aller, assure-t-elle.
Au-delà du virus
Si toutes les actions possibles pour prévenir la propagation de la COVID-19 sont étudiées, Julie affirme qu’il a aussi fallu penser plus loin. Il y aura d’autres éclosions de d’autres bibittes, comme les poux. Ce n’est pas disparu avec la COVID-19. Il y a aussi la vaccination en quatrième année du primaire et en troisième année du secondaire qui reprendra cet automne.
Nous avons aussi pris le temps de réfléchir à d’autres problèmes que le confinement et la pandémie ont pu apporter. Nos travailleurs sociaux seront présents dans les écoles. Les services des CLSC sont aussi disponibles. Il y a très peu d’attente pour recevoir un service en jeunesse actuellement.
Julie Provencher, directrice du programme jeunesse et des activités de santé publique
Si elle se dit heureuse que l’école recommence, Julie est consciente qu’il y aura beaucoup d’enfants qui risquent d’avoir des besoins. Les milieux scolaires sont les yeux et les oreilles de ce qui se passent à la maison. On a manqué quelques mois de cette surveillance. Nous sommes prêts à répondre aux besoins des populations plus vulnérables.
La pandémie aura peut-être eu un aspect positif selon Julie Provencher en remettant la santé publique de l’avant, en démontrant l’importance de la prévention, que ce soit avec le lavage de mains, le port du masque, mais aussi avec la vaccination contre l’influenza qui reviendra bien vite. Et surtout, on souhaite travailler sur les inégalités sociales de santé qui nous ont montré, lors de la première vague, qu’ils sont des facteurs de risque importants pour contracter la COVID-19 et d’en subir des complications.
Sur notre territoire
- 97 écoles primaires
- 22 écoles secondaires
- 14 écoles privées
- 4 écoles spécialisées
- 3 cégeps
- 310 milieux de garde
Pour des ressources sur la rentrée scolaire 2020, visitez notre site web