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Visite d’une pharmacie vaccinale

Au Stade olympique, où on peut vacciner jusqu’à 3 600 personnes par jour, il faut s’organiser pour que les doses de vaccins soient prêtes au bon moment, mais pas trop en avance. Une gymnastique qui demande beaucoup de flexibilité. J’en ai parlé avec Anne-Sophie Pépin, pharmacienne, coordonnatrice à la vaccination populationnelle.

Les congélateurs de la pharmacie ronronnent alors que la musique zen étouffe le bourdonnement de la vaccination. Déjà au travail depuis quelques heures, le personnel prépare les doses de vaccins qui seront utilisées aujourd’hui.

Anne-Sophie Pépin et Martin Franco m’accueillent, heureux de pouvoir parler de leur travail dévoué de faire une pharmacie dans un milieu hors de l’ordinaire. «Anne-Sophie a terminé sa maîtrise en pharmacie d’établissement en décembre. On lui a proposé d’être en charge des pharmacies sur les sites de vaccination. On savait qu’elle avait les capacités pour le faire», affirme Martin, pharmacien et chef adjoint au département de pharmacie. Pour Anne-Sophie, le défi était de taille. Et elle adore ça!

Une équipe non-traditionnelle

Si habituellement une pharmacie est composée d’assistants techniques en pharmacie et de pharmaciens, ici c’est une équipe non-traditionnelle qui tient le fort. «Beaucoup de gens viennent de JeContribue. Ils ont une formation en soins infirmiers. Et ils ont aussi une formation obligatoire avant de travailler à la pharmacie», explique Anne-Sophie. Physiothérapeutes, ergothérapeutes, nutritionnistes, technologues en réadaptation, en hémodynamie travaillent aussi à la pharmacie et à la vaccination. Des aides de service complètent le travail de vérification. Ce sont des dizaines de personnes qui travaillent chaque jour à préparer les doses nécessaires dans chacun des sites de vaccination.

Pour y arriver, la gestion des vaccins doit être méticuleuse. «Le vaccin est précieux dans la façon de le traiter. C’est précieux pour la population. Tout est extrêmement contrôlé pour s’assurer qu’on ne perd pas de doses. Tout est compté, comme si c’était des narcotiques», précise Martin. En pharmacie, les narcotiques sont une catégorie de médicament sous clé qui exigent un contrôle serré, notamment avec un registre des entrées et sorties de médicaments.

Une planification rodée au quart de tour

En quelques mois à peine, les trois pharmacies des sites de vaccination du CIUSSS ont été mises en place. Si chaque pharmacie est similaire, les défis sont différents. «L’enjeu au Stade, c’est le volume. On peut vacciner jusqu’à 3 600 personnes par jour, plus de 20 000 personnes par semaine. C’est 250 rendez-vous à l’heure entre 8h et 20h. Ça prend une logistique forte pour faciliter le travail des gens qui vaccinent», explique Anne-Sophie.

Ainsi, Martin est retourné à ses connaissances de programmeur en élaborant un logiciel de gestion des doses de vaccins. «Ce logiciel nous dit combien de doses préparer en fonction des rendez-vous de la journée, combien d’employés nous avons besoin pour la journée. Ça permet de gérer trois sites sans avoir un pharmacien sur place tout le temps», détaille Anne-Sophie.

Elle ajoute du même souffle que toutes les étapes sont vérifiées et contre-vérifiées. «Aucune étape n’est faite sans que ça soit vérifié. Et il y a une dernière vérification avant que les seringues se retrouvent entre les mains des vaccinatrices», assure Anne-Sophie.

Surtout, la planification permet d’éviter les pertes de doses. «Il y avait quelque chose d’angoissant à préparer beaucoup de doses en début de journée. On ne voulait pas gaspiller. Depuis qu’on a ce logiciel, on arrive à une fiole près. On peut sortir des rapports sur tout ce qui a été fait pendant la journée», explique Martin.

La Direction des ressources technologiques a aussi développé un système informatique pour que le personnel de vaccination communique avec la pharmacie en temps réel. Ainsi, chaque vaccinateur peut commander ses doses de vaccins directement à la pharmacie, via ce système.

La lumière au bout du tunnel

Martin et Anne-Sophie connaissent bien les molécules utilisées dans les médicaments. C’est ce qu’ils ont étudié pendant plus de quatre ans à l’Université. Et tous deux sont très confiants de la sécurité de tous les vaccins contre la COVID-19. «On y croit à la vaccination pour se sortir de cette pandémie. C’est le fruit d’une collaboration de l’humanité. On va sauver des vies», martèle Martin, convaincu.

La première journée de vaccination sans rendez-vous avec le vaccin AstraZeneca a été épuisante pour Anne-Sophie. «On a préparé 1200 doses en une journée. La réponse du public est une bonne nouvelle», confie-t-elle. Elle mentionne aussi que le Stade est prêt à vacciner toute la population de l’Est d’ici le 24 juin. «L’approvisionnement en vaccins est une chose réglée. On est organisé et prêt à vacciner avec les quatre vaccins s’il le faut. On peut y arriver!»

«On a hâte d’offrir la vaccination à toute la population. On est prêt. Ça fait deux mois qu’on se pratique pour être le plus efficace possible dans un gros volume de vaccination quotidien.»

Anne-Sophie Pépin, pharmacienne coordonnatrice à la vaccination populationnelle

Pour Martin, les pharmaciens participent à une mission collective de vacciner un maximum de personnes avec un produit sécuritaire. «C’est notre contribution à la liberté!»

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