Ils ont choisi de travailler en santé mentale. À l’unité 301 de l’IUSMM, j’ai rencontré trois préposés en stage de fin de formation.

Gisèle a fait sa formation de préposée après l’appel du Premier ministre au printemps dernier. Après avoir travaillé dans des CHSLD, elle peaufine sa formation avec une spécialisation en santé mentale. «Au départ, j’avais un peu peur parce que c’est une clientèle que je ne connaissais pas. J’imaginais les gens agressifs. Quand je suis entrée ici, ce n’était pas du tout comme j’avais imaginé. C’est un milieu à démystifier», reconnait-elle d’emblée.

Le programme de formation de préposé n’exige plus de stage en santé mentale. Voyant notamment que c’était un frein au recrutement, le CIUSSS a fait un partenariat avec l’École des Faubourgs pour permettre un parcours de trois stages à l’IUSMM.

Désamorcer la peur

Simpson, stagiaire sur plusieurs unités en santé mentale, avait des appréhensions sur sa capacité à maîtriser des gens en crise. «Mais au final, il y en a très peu. On fait des marches, des activités, on joue aux échecs. Ce n’est pas du tout comme je l’aurais pensé», avoue-t-il, soulagé.

Selon lui, ça prend davantage d’empathie, de compréhension, de tempérance et de patience que de gros bras pour interagir avec des gens hospitalisés en santé mentale. «Ils ont besoin de nous. Il faut aimer les gens pour être préposé, peu importe la situation dans laquelle ils se trouvent. Ma peur est partie.»

De la petite enfance à la gérontopsychiatrie

Merlène travaillait en petite enfance avant de faire son cours de préposée. Comme elle travaillait parfois avec des enfants à besoins particuliers, elle fait des liens entre les deux. «C’est différent, mais avec des similitudes. J’ai appris beaucoup de choses dans mes stages. C’est très enrichissant et j’ai hâte de travailler ici.»

Usant d’une grande empathie, Merlène avoue que ça peut tous nous arriver de se retrouver hospitalisé en santé mentale. «Ces gens ont besoin de sécurité et d’empathie. Ça me fait du bien de travailler avec eux, de regarder vers l’avenir avec eux.»

Une première expérience réussie

Jessica Cerda, enseignante à l’École des Faubourgs, a toujours travaillé en psychiatrie. Pour elle, les stages en santé mentale dans le cadre de cette nouvelle initiative se passent bien. «Ça permet de montrer aux étudiants ce que c’est de travailler en santé mentale. Le travail de préposé est très différent qu’en CHSLD. Et ça permet aussi d’attirer la relève en retirant les peurs et les préjugés liés à la santé mentale.»

Avant d’aller en stage, les étudiants ont eu de la formation spécifique à la santé mentale, en classe. «On a vu les théories en santé mentale, les différents troubles et les comportements associés», explique Simpson. Le stage permet de voir la réalité et de comprendre l’approche relationnelle qui est enseignée. «C’est définitivement une expérience à refaire pour d’autres cohortes», croit Jessica.

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