Un robot au bout des doigts
Le chirurgien s’installe dos au patient devant une console intégrant des lunettes 3D. Au-dessus du patient, un robot recouvert de plastique stérile s’active. L’équipe est prête, la chirurgie peut commencer. Loin d’être issue d’un livre de science-fiction, cette scène se produit quotidiennement… à l’hôpital Santa Cabrini Ospedale.
Depuis plus de trois ans, le personnel du bloc opératoire de Santa Cabrini pratique la chirurgie assistée par robot, dans certaines situations. Tout d’abord utilisée en chirurgie oncologique et en urologie, la chirurgie assistée par un robot s’ouvre désormais à d’autres spécialités comme la gynécologie et la chirurgie générale. D’autres spécialités pourraient s’ajouter, comme l’otorhinolaryngologie.
« C’est impressionnant au début. On peut se sentir intimidé par la place que l’appareil prend dans la salle. Mais ça devient vite une procédure comme les autres », affirme Mohamed Elharras, infirmier-chef de salle en chirurgie générale et robotique, le sourire aux lèvres. Pour Mohamed, le robot permet une meilleure précision, particulièrement auprès des patients avec un IMC élevé. « Un robot en chirurgie, ça fait partie de l’imaginaire populaire. Mais c’est réel à Santa Cabrini ! », clame-t-il fièrement.
Une formation nécessaire
Tout le personnel qui travaille avec le robot reçoit un minimum de quatre heures de formation avec l’appareil. « C’est une grosse installation pour les préposés, les infirmières doivent aussi adapter leur pratique. Même si le robot fait une grosse partie du travail, reste qu’on a besoin de l’humain, de son jugement notamment », explique Laura Lemire, chef de service du bloc opératoire de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale.
Le chirurgien doit évidemment aussi se former sur le robot. « L’appareil remplace le chirurgien qui dirige le robot à l’écart, sur une console. Mais tout le personnel de chirurgie reste auprès du patient », explique Laura.
Pour Sylvie Gaudreault, infirmière-chef de salle en urologie et robotique, la chirurgie assistée par robot donne un meilleur service au patient. « Ça facilite la chirurgie en permettant une meilleure visibilité et une accessibilité accrue. Le tout a des répercussions positives sur le patient. Certains peuvent même rentrer chez eux le jour même ! », affirme-t-elle fièrement, se rappelant sa toute première chirurgie assistée par un robot, le 5 décembre 2018.
Une technologie en constante évolution
La technologie évolue rapidement. « On est rendu à un deuxième robot depuis trois ans. La technologie se développe rapidement et il faut rester à l’affût des nouvelles technologies. Tout le personnel est curieux et avide de connaître les nouvelles tendances », ajoute la chef de service qui prendra sa retraite cet automne.
Sylvie croit que ce type de chirurgie assistée par robot va prendre de plus en plus d’ampleur avec les années. « Ça vaut la peine de travailler dans un secteur qui propose ce type de chirurgie. C’est l’avenir ! Visuellement, c’est aussi très intéressant. On apprend plein de choses à chaque chirurgie », ajoute-t-elle avec fierté.
À l’aube de sa retraite, Laura était accompagnée de Janie Roy-Cossette qui prendra le relais comme chef de service du bloc opératoire dès l’automne. Les deux femmes se trouvaient très chanceuses d’avoir le temps d’échanger pour préparer le transfert.
Elles ont aussi voulu mentionner l’apport de Dragos Baciu, infirmier-chef de salle gynécologie et robotique ainsi que Dominic Duchesne, coordonnateur clinique de la robotique.
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