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Catherine Birtz voit le verre à moitié plein

En mai dernier, Christiane Saucier, organisatrice communautaire au CLSC de Rivière-des-Prairies, a donné la tag aux intervenants de première ligne dans l’équipe de déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme (DI-TSA). Je suis donc allée tout au bout de l’île rencontrer Catherine Birtz, au CLSC de l’Est-de-Montréal.

Éducatrice spécialisée qui travaille depuis 11 ans sur le territoire du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Catherine Birtz s’est jointe à l’équipe de déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme il y a deux ans et demi. Calme et posée, Catherine dégage une assurance et donne confiance.

Si elle travaille à 50 % avec une clientèle adulte, elle travaille aussi beaucoup avec les parents. « La clientèle jeunesse n’a pas les mêmes objectifs que la clientèle adulte. Beaucoup d’adultes habitent en logement. Ils sont seuls, ils se débrouillent avec de l’encadrement et des outils. Les parents sont encore très présents. »

Chez la clientèle jeunesse, Catherine travaille davantage à développer leurs capacités pour favoriser une plus grande autonomie lorsqu’ils seront adultes. Mais il y a aussi la relation d’aide avec les parents. « Souvent, on arrive dans une famille dont les parents n’ont pas encore fait le deuil de leur enfant comme ils auraient aimé qu’il soit. On ne soutient pas que l’enfant, mais aussi toute la famille. »

Des tabous persistants

Catherine déplore aussi les tabous qui nuisent à l’autonomie des personnes qu’elle suit dans son travail. « Il y a encore un tabou envers les personnes déficientes intellectuelles dans notre société. On est méfiant quand on les voit dans l’espace public. Pourtant, s’ils sont là, dans l’espace public, c’est qu’ils sont capables d’être là. » Elle les accompagne donc dans la réussite d’objectifs atteignables sur une période de quelques mois.

Pour Catherine, la clientèle DI-TSA est très valorisante. « Ils sont toujours heureux de s’améliorer. » Elle travaille avec des organismes communautaires d’insertion sociale. Chaque jour, elle voit des succès d’insertion : un aime son nouveau travail, l’autre a trouvé un appartement, un troisième a réussi à aller faire l’épicerie sans aide. « C’est une clientèle avec laquelle j’aime beaucoup travailler. J’aime comprendre ce qui se passe dans leur tête, cibler leurs forces au lieu de s’obstiner sur leurs faiblesses. Je suis du genre à voir le verre à moitié plein », dit-elle en riant.

D’un parent à l’autre

Catherine avoue que d’avoir des enfants lui a permis de développer une complicité avec les parents qui vivent des difficultés avec leur enfant différent. « Il m’arrive dans ma pratique de dire que j’ai des enfants. Et je sais que ça leur fait du bien de l’entendre. Je me sens parfois tout aussi épuisée, impatiente. Ça permet de désamorcer la tension », dit-elle.

Avec son chapeau d’intervenante, elle est calme. Mais avec ses enfants, elle admet que les émotions prennent le dessus. « C’est normal! Ça prend un regard extérieur pour avoir un recul sur nos émotions », pense-t-elle. Elle aide ainsi les parents à avoir un recul sur leurs attentes, ce qu’ils voudraient et ce que l’enfant est capable de faire. « J’essaie de les amener à arrêter de se culpabiliser. Ça prend beaucoup de rigueur, de constance pour arriver à des succès. »

Pour arriver à ces succès, Catherine affirme qu’il faut croire en eux, en leur plein potentiel. « Ils peuvent être de bons employés, de bons citoyens. Il faut simplement s’adapter à leurs capacités plutôt que de dire qu’ils ne sont pas capables. » Décidemment, Catherine amène toujours un vent de positivisme dans la vie des gens qu’elle rencontre.

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