Pour souligner la journée mondiale de la physiothérapie, je suis allée visiter Claudia Maltais, physiothérapeute depuis 29 ans.
Juste en face de la cafétéria de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, dans l’aile de la physiothérapie, il y a évidemment des bureaux, mais aussi des salles de gym pour les patients. Claudia Maltais accueille ainsi les patients hospitalisés au cinquième étage, en oncologie.
Greffés de cellules souches ou en traitement contre le cancer, les patients assez en forme peuvent sortir de leur chambre à pression négative pour se dégourdir avec Claudia Maltais. Quand l’hospitalisation dure plusieurs mois, la physiothérapie est essentielle pour espérer un retour « à la normale » lors du congé. Pour un survivant du cancer, la normale peut toutefois être fort ébranlée de l’avant cancer.
« J’accompagne les patients atteints de cancer à réapprendre à fonctionner avec un corps différent. »
Claudia Maltais, physiothérapeute à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
La maladie et la médication peuvent apporter de la perte de force musculaire, de la perte de poids, de la perte d’équilibre, des difficultés respiratoires, neurologiques… Ainsi, Claudia Maltais les guide vers le retour à la maison, tout comme les autres professionnels sur l’unité : pharmaciens, nutritionnistes, travailleurs sociaux; en plus du personnel médical.
Une équipe tissée serrée
L’esprit de cette équipe dévouée au bien-être des patients atteints de cancer est réel. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Claudia Maltais aime autant son travail. « C’est une équipe stable et brillante. Les médecins font de la recherche, on a des étoiles dans l’équipe, mais ils connaissent aussi la vie des patients, leur famille. »
Les hémato-oncologues sont présents à l’étage avec les autres professionnels, ce qui permet une collaboration entre les expertises. « J’ai la chance d’avoir toute l’équipe sur place. C’est un avantage de taille », croit la physiothérapeute qui a aussi étudié en génie mécanique. Ce passage dans un autre domaine après ses études en physiothérapie lui a permis d’apprendre à travailler en équipe, une habileté cruciale dans son travail au quotidien.
Enseignante en physiothérapie à l’Université de Montréal, elle souhaite transmettre ses connaissances terrain de la physiothérapie en oncologie, profession qui a subi de grands changements avec les nouveaux médicaments. « Aujourd’hui, plus de patients survivent au cancer et retournent travailler. Au même titre que les médicaments, l’exercice fait partie du traitement pour maximiser la récupération », explique-t-elle. Elle constate aussi que la greffe de cellules souches a changé le traitement contre le cancer et les interventions auprès des patients.
Côtoyer le cancer au quotidien
Quand Claudia Maltais dit qu’elle travaille avec des patients atteints de cancer, la réaction est tout de suite triste. On lui demande si elle trouve difficile de côtoyer la maladie au quotidien. Or, la physiothérapeute voit tout le contraire : le courage, la gentillesse de ces gens dans un moment vulnérable de leur vie.
« On établit un lien intime avec eux. On connaît leur famille, leurs enfants. Ce n’est pas triste, que l’issue soit positive ou mortelle. Même en fin de vie, on peut voir le positif. Les préparer à faire une dernière visite à domicile, par exemple. » Selon elle, ces moments lui font apprécier la richesse de la vie.
« Travailler en équipe aide aussi à vivre ces moments, à partager ces émotions… ensemble. »
Claudia Maltais, physiothérapeute à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
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