Avons-nous besoin de plus d’endroits pour allaiter au travail ?
Lors de son arrivée dans notre équipe, Fanny terminait son congé de maternité. Elle voulait continuer d’allaiter, notamment en tirant son lait au travail. Toutefois, elle était gênée d’en parler à ses collègues.
«On dirait que j’étais gênée. Au début, je tirais dans les toilettes. Mais quand j’en ai parlé autour de moi, j’ai senti une compréhension et des encouragements.» Soulagée de pouvoir compter sur l’appui de ses collègues, elle continue à tirer son lait lors de ses pauses. «J’espère pouvoir le faire le plus longtemps que je peux.»
«On a des salons d’allaitement dans tous nos CLSC (et quelques CHSLD). On encourage les femmes à allaiter tant en public que dans les salons», explique Julie Provencher, directrice Programme Jeunesse et des activités de santé publique.
Edwige Blaise a pu allaiter son enfant même en retournant au travail. Infirmière au programme SPI 0-5 ans (Santé Parentale et Infantile) au CLSC Saint-Michel, elle fait elle-même la promotion de l’allaitement auprès de la clientèle. La garderie de son enfant était à quelques pas de son travail. Elle a pu ainsi avoir un accommodement de temps pour lui permettre de continuer d’allaiter son bébé. «Je traversais le stationnement à l’heure du dîner pour aller allaiter mon bébé à la garderie.»
Pouvoir compter sur l’appui de son employeur lui a permis d’assurer une meilleure transition de retour au travail, en plus d’être alignée à ses valeurs. «Ça voulait dire beaucoup pour moi… ».
Sa fille est maintenant âgée de six ans. Et Edwige a continué de s’intéresser à l’allaitement maternel, dans son travail. «J’ai eu le goût de poursuivre dans l’encouragement, comme mon employeur a fait. Je viens tout juste d’obtenir mon titre de conseillère en lactation IBCLC» (International Board Certified Lactation Consultants), dit-elle fièrement.
Julie Provencher croit en l’importance d’être un employeur de choix aligné sur les valeurs prônées en santé. «Au sein de notre CIUSSS, la DRHCAJ s’assure de l’application du programme Pour une maternité sans danger de la CNESST. Nous espérons aussi mettre en place des dispositions favorables pour que les femmes qui allaitent et qui reviennent au travail puissent avoir un environnement adapté.»
Elle donne l’exemple de ces stations d’allaitement sur roulettes qui se retrouvent dans les aéroports et les hôpitaux américains. «Au Canada, on en retrouve dans certains aéroports, mais pas encore dans les hôpitaux», constate-t-elle.
Est-ce que vous croyez que le CIUSSS pourrait en faire davantage pour encourager l’allaitement maternel auprès de ses employés?
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Source de la photo de couverture: Edwige avec sa fille lors de son retour au travail. TC Média
