Entretien Carole Leclerc

Depuis 16 ans, Carole Leclerc arpente les corridors de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à la recherche… de microbes ! Préposée à l’entretien ménager, elle forme aussi la relève pour assurer la sécurité des patients contre toutes sortes d’infections.

«On est au bas de l’échelle, mais en haut aussi… Parce que si on n’était pas là, il n’y aurait pas de chirurgie, pas d’hospitalisation», dit-elle d’emblée. Après quelques minutes, je décèle déjà dans ses yeux cette flamme de passion pour son travail.

Je l’ai rencontrée au cinquième étage du pavillon Maisonneuve. Elle venait tout juste de terminer une formation. La formation de nouveaux préposés à l’entretien ménager se montre une priorité : la période la plus achalandée de l’année ouvre ses portes. «Le temps des Fêtes approche. Les gens vont se rencontrer… et se donner la grippe. C’est à ce moment où l’hôpital est plein et que nous devons travailler fort à limiter les infections sur les unités.»

Un travail méticuleux

Carole connaît tous les protocoles et les procédures au bout de ses doigts. Trois chiffons par chambre : un pour les endroits les plus touchés dans les chambres (high touch), un pour le lit et les pourtours du patient et un pour la salle de bain. Elle connaît aussi les produits de désinfection à utiliser selon les microbes. Parce qu’on ne traite pas un Clostridium difficile de la même façon que le virus de l’influenza.

Je suis donc Carole dans une tournée pour qu’elle me montre son travail. Machinalement, elle essuie les cadres de portes, les crochets, les interrupteurs des lumières… Partout où nos mains vont habituellement farfouiller. Elle engage la conversation avec le patient en s’approchant de lui. «J’aime le contact avec les patients. On peut prendre le temps de leur parler pendant qu’on nettoie leur chambre. Pour certains patients, c’est le seul contact humain en dehors des soins et de l’hygiène», explique-t-elle.

La grande désinfection

Quand je suis arrivée à l’HMR, l’équipe de l’entretien ménager venait tout juste de terminer la désinfection d’une unité pour une bactérie BGNPC. Quand Manon Pinet m’a parlé du BGNPC, ma première réaction était probablement mes yeux de poisson frit… Pas encore une abréviation? Moi qui commençais à penser que je les connaissais toutes ! Mais après explications, j’ai compris qu’il fallait la connaître.

C’est une bactérie qui ne répond pas aux antibiotiques. L’équipe de l’entretien ménager devient ainsi encore plus importante lors de telles éclosions. Comme les éclosions de Clostridium difficile d’ailleurs. Sur une année, c’est près de 1500 heures de désinfection qui ont été nécessaires pour limiter les infections à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Une surcharge de travail

En grande désinfection, l’équipe de l’entretien ménager doit tout nettoyer de fond en comble. Les protocoles sont stricts et occasionnent une surcharge de travail. «On doit enlever les rideaux, les apporter à la buanderie et les remettre en place. Parfois, on peut changer les rideaux de la même chambre trois fois dans la même journée !», précise Carole Leclerc.

Mais c’est un travail qu’elle trouve valorisant, de par le contact avec les patients et surtout, comme tous les autres travailleurs du secteur de la santé, parce qu’elle a vraiment l’impression de faire une différence dans la vie des gens malades.

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