La découverte de l’Institut universitaire de Montréal (IUSMM) se poursuit aujourd’hui à la clinique des troubles concomitants (CTC). Ici, une équipe à l’expertise multiple agit comme pilier pour les personnes vivant simultanément avec un trouble de l’usage de substances et un trouble de santé mentale grave et persistant. Elyse et Laurie nous présentent une de leurs réalisations inspirantes : le centre d’accès au matériel d’injection et d’inhalation, communément appelé CAMII.
À l’arrivée de l’année 2023, la clinique des troubles concomitants se dotait d’un CAMII, marquant une première au sein de l’IUSMM! Quelques mois plus tard, des centaines de seringues, pipes et garrots neufs ont été distribués aux usagers des cliniques externes de l’hôpital.
Les risques encourus par l’utilisation ou le partage de matériel de consommation non stérile ne sont pas négligeables. Elyse, l’infirmière chargée du CAMII, en sait quelque chose : « Notre clientèle est hautement à risque de maladies, comme des infections transmissibles sexuellement (ITSS). » Laurie, instigatrice du projet et cheffe de service de la clinique, enchaîne : « Parmi les personnes consommatrices de drogues par injection à Montréal, 10 % vivent avec le VIH et 70 % ont ou ont eu l’hépatite C. »
Le CAMII de l’IUSMM est un allié des personnes consommatrices de drogues par injection. Loin de l’esprit punitif, il s’inscrit dans une approche de réduction des méfaits. Son objectif : rendre facilement accessible, à quiconque est suivi dans l’une des cliniques externes de l’hôpital, du matériel de consommation neuf et sécuritaire. « Le CAMII contribue à prévenir les risques d’être infecté et d’infecter ses partenaires de consommation », explique Elyse.
On s’y rend aussi pour trouver du matériel de prévention des surdoses, comme des trousses de naloxone, ou encore des moyens de contraception. « Chaque fois que quelqu’un vient se procurer du matériel, c’est une occasion d’établir un lien de confiance et d’informer sur les façons de minimiser les conséquences négatives de la consommation », poursuit l’infirmière.
Le CAMII est un ajout considérable à l’éventail de soins et services diversifiés offerts aux personnes vivant avec un problème de consommation. Laurie l’envisage comme une belle avancée pour notre organisation : « Il y a encore beaucoup de stigmatisation à l’égard de la consommation, en 2023. Le CAMII, c’est une preuve d’ouverture et d’attitude non jugeante envers les personnes qui consomment des substances psychoactives. »
Prendre part à des initiatives comme le déploiement du CAMII donne des ailes à Elyse. « Ça me pousse à me tenir à jour dans mes connaissances. Avec ce genre de projet, j’évolue professionnellement; je me sens de plus en plus solide. » Son rôle d’infirmière en santé mentale, elle l’envisage comme une façon de contribuer à un monde où les troubles de santé mentale seraient acceptés et traités au même titre que les troubles de santé physique.
Pour le déploiement du CAMII et l’engagement continuel envers les soins et services offerts aux personnes aux prises des problèmes de consommation, merci à Elyse, Laurie et tous leurs collègues impliqués! À encore plus d’initiatives inspirantes au sein de l’IUSMM!
