Vanessa est éducatrice spécialisée et spécialiste en toxicomanie au sein de l’équipe du Suivi intensif dans le milieu (SIM). Pour nombre de ses usagers en proie à la crise des surdoses, sa présence fait une immense différence.
L’éducatrice spécialisée a un pied-à-terre au CLSC de Hochelaga-Maisonneuve. Mais la majeure partie de son temps, elle le passe à l’extérieur. Le mandat de son équipe, le SIM, est d’assurer un suivi à intensité élevée dans le milieu de vie de citoyens de l’Est aux prises avec des troubles de santé mentale sévères et des conditions de vie difficiles. Pour certains, contraints de quitter leur logement, cela veut dire la rue.
« Dans une approche de faire avec, j’aide l’usager à intégrer des activités, à s’alimenter adéquatement, à prendre ses médicaments, à entretenir ou même à trouver un logement. » Vanessa partage son temps entre une trentaine d’usagers. Pour onze d’entre eux, elle occupe le rôle essentiel d’intervenante pivot, agissant comme un pilier pour faire face à leur réalité complexe. Plusieurs fois par semaine, elle s’immisce dans leur univers pour apporter le soutien dont ils ont besoin dans tous les aspects de la vie quotidienne.
Avec nos usagers qui sont très marginalisés, pour la plupart exclus de la société, on s’émerveille devant de petites victoires.
Vanessa Sharko, éducatrice spécialisée et spécialiste en toxicomanie au SIM
Pour les usagers du SIM, particulièrement vulnérables en cette période de crise des surdoses qui sévit à Montréal, Vanessa est aussi une référence en ce qui a trait aux enjeux de toxicomanie. Auprès d’eux, elle est une oreille attentive et favorise une approche axée sur la réduction des méfaits, en distribuant notamment du matériel de consommation propre et sécuritaire. L’objectif : ouvrir le dialogue et amener la personne à reconnaître ce qui peut être fait pour limiter les conséquences plus graves de sa consommation.
Dans nos interventions, on ne dicte pas les comportements que devrait adopter la personne. On cherche plutôt à la faire réfléchir et à s’exprimer sur sa dépendance. Donner du matériel peut ouvrir à des discussions sur la consommation.
Depuis plusieurs années, et particulièrement dans le contexte actuel de crise, Vanessa s’efforce de sensibiliser ses usagers à l’importance de se procurer une trousse de naloxone, ce médicament qui agit rapidement pour renverser temporairement les effets d’une surdose d’opioïdes. C’est son cheval de bataille : « Il y a de plus en plus d’intoxications aux opioïdes, liées à la consommation de substances qui ne devraient pas en contenir. J’essaie de plus en plus d’amener mes clients qui consomment, même socialement, à se procurer une trousse. Je les accompagne à la pharmacie et les forme à son utilisation. »
C’est aussi auprès de tout le personnel clinique du CIUSSS-EMTL que l’éducatrice spécialisée souhaite faire entendre son message : « C’est un outil essentiel, à avoir sur soi, au même titre que des gants pour un soin physique. »
Elle conclut : « Ça peut sauver des vies! »
Pour en savoir plus sur les surdoses d’opioïdes et la naloxone, c’est par ici!
