Pour souligner la Journée des auxiliaires en santé et services sociaux, je suis allée sur le terrain, à domicile. Je pense que la matinée que j’ai passé avec Catherine Papillon, auxiliaire de liaison en soins et services sociaux (ALSSS), va rester gravée dans ma mémoire. J’ai réalisé l’ampleur du travail et du dévouement de ces anges à domicile.
Tôt le matin, on se rejoint au CLSC Rosemont. À peine arrivée au travail, Catherine reçoit des informations au sujet d’usagers. Avec sa formation particulière des Principes de déplacements sécuritaires des bénéficiaires (PDSB), elle fait de la liaison, c’est-à-dire l’ouverture des services de soutien à domicile. Cette formation permet d’apprendre comment lever des patients en perte d’autonomie sans les blesser et sans se blesser.
Lorsqu’une personne est référée pour des services de soutien à domicile, la première personne qu’elle reçoit chez elle, c’est une auxiliaire de liaison en santé et services sociaux (ALSSS). Elle vient s’assurer que le domicile peut accueillir ses collègues, des auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS) en toute sécurité. Elle évalue le besoin d’équipements pour adapter la salle de bain, notamment. Elle travaille de concert avec une ergothérapeute pour adapter le reste du domicile.
Première visite
Nous prenons la route vers le premier domicile, bien masquées. Comme le patient revenait de l’hôpital, il fallait revêtir tout l’attirail de protection contre la COVID-19. L’homme, qui a été hospitalisé pour une pneumonie, a perdu sa mobilité. L’ergothérapeute est également présente pour évaluer le patient.
Dans le corridor, son fils est inquiet. C’est qu’il prend déjà soin de sa mère qui requiert des soins quotidiens du soutien à domicile. Il est inquiet d’en demander trop. Catherine le rassure. «Vous y avez droit à ces services. On va vous aider à vous occuper de vos parents.»
Si la visite devait durer moins d’une heure, elle en prend près de deux. Les imprévus sont souvent inclus dans le travail d’une ALSSS. «On ne connaît pas la situation avant d’arriver sur place. Il faut s’adapter pour offrir les meilleurs soins selon l’état physique et mental du patient devant nous», lance-t-elle.
En sortant du domicile, Catherine appelle vite son prochain rendez-vous de la matinée. «On sera là dans 30 minutes!», promet-elle, la voix confiante.
Sur la route
Le soleil du printemps perce les yeux bleus de Catherine. «J’ai la plus belle job du monde. On voit la journée passer. Mais l’hiver, on paye pour le bien-être d’être dehors», mentionne-t-elle, heureuse que le printemps arrive. Le temps de déplacement joue beaucoup sur le nombre de patients que les ASSS et ALSSS peuvent voir en une journée. Les journées de neige ou de mauvaises conditions routières ajoutent une pression supplémentaire sur les auxiliaires.
Pour Catherine, garder les personnes à domicile le plus longtemps possible fait partie de ses valeurs. «Il faut aussi assurer la sécurité de l’usager et de la personne qui va donner des services au quotidien», dit-elle, bienveillante envers ses collègues qui donneront des soins quotidiens à domicile après sa visite.
Deuxième visite
La dame qu’on rencontre a été hospitalisée pendant trois semaines. Son mari, aidant naturel, réalise qu’il ne peut plus s’occuper d’elle tout seul. C’est la raison pour laquelle le couple a accepté l’aide du soutien à domicile. «J’ai l’impression d’être à la rencontre de mes parents à chaque visite», me confie-t-elle en sortant de la visite. Pour elle, c’est ce qui donne un sens à son travail. Le sentiment d’aider, de soulager des gens comme ses parents.
Si parfois, Catherine est profondément touchée par la situation, elle reste toutefois professionnelle dans son approche. «Les proches aidants sont à risque d’épuisement. On doit s’assurer qu’ils aient les services pour continuer d’aider leur proche.»
Quatre visites en une matinée
Si la première visite a été beaucoup plus longue que prévue, les trois autres se déroulent plus rondement. De retour au CLSC, Catherine est loin d’avoir terminé sa journée.
Elle doit assurer un suivi dans les dossiers des visites, faire le lien avec les professionnels nécessaires pour offrir les services adéquats, informer l’infirmière de liaison dans le dossier. «Heureusement, dans la grande majorité des cas, on travaille en équipe. Ça fait toute la différence pour offrir les meilleurs soins aux usagers. Au final, c’est pour eux qu’on travaille!»