Isabelle est agente d’intervention en milieu psychiatrique (AIMP) dans l’équipe de la sécurité de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM). Vous vous en doutez, elle aime l’action et l’adrénaline qu’elle lui procure. Mais c’est aussi et surtout son amour des usagers et son vif intérêt pour les enjeux de santé mentale qui tiennent sa passion pour son métier bien vivante.
On se donne rendez-vous au pavillon Bourget, Isabelle et moi. Dans le corridor, on croise un usager. Elle lui fait un tope là et lui lance un « bonne journée ! » plein d’entrain. Visiblement, Tony est ravi de la croiser ; il continue son chemin, tout sourire.
Ce n’est pas par hasard qu’Isabelle est parmi nous. Détentrice d’une technique policière, elle a auparavant travaillé dans un centre de réadaptation en toxicomanie et à Suicide Action Montréal. Nul doute qu’elle se sent particulièrement à sa place auprès des usagers en santé mentale. « Ce que j’aime de mon travail, c’est avant tout la possibilité de créer de beaux liens avec les patients qui, comme Tony, sont ici sur une longue période de temps », me confie-t-elle.
À l’IUSMM, c’est une approche toute particulière, l’Intervention thérapeutique lors de conduites agressives (ITCA), qui est enseignée aux AIMP. L’idée, m’explique Isabelle, c’est de répondre aux situations sans nuire au lien de confiance durement établi entre l’usager et le personnel : « Quand c’est nécessaire, on intervient physiquement, mais sans blesser la personne et toujours dans l’optique de l’aider. Le tout se fait en continuité avec le travail des infirmiers, des travailleurs sociaux, des médecins, etc. ».
Isabelle a parfois un poste fixe à l’accueil de l’urgence psychiatrique ou dans les unités dites plus fébriles, où de la surveillance est nécessaire en tout temps. Mais d’un jour à l’autre, elle occupe différents rôles au sein de son équipe, en rotation. « Quand on est sur une unité, on commence habituellement la journée avec les rondes multidisciplinaires. Avec les médecins, infirmiers, préposés aux bénéficiaires et autres professionnels, c’est le moment de discuter des patients et de leurs besoins particuliers, notamment en lien avec la sécurité ».
D’autres jours, Isabelle est attitrée à un pavillon. En duo, elle y fait de la surveillance générale et est appelée à intervenir dans plusieurs situations – accompagnement des médecins lors d’interventions, malaises médicaux, incendies – selon les directives reçues du Centre opérationnel de la sécurité (COS).
Le COS, c’est la tour de contrôle de l’équipe de la sécurité. Un agent d’intervention – parfois Isabelle – gère en permanence les opérations de sécurité et d’urgence. Prête à répondre aux appels provenant des nombreuses lignes téléphoniques et les yeux rivés sur les multitudes caméras, elle doit savoir y gérer comme nul autre les priorités et le stress, m’explique-t-elle.
Lorsqu’elle n’est pas entre les murs de l’IUSMM, Isabelle est dans un véhicule : elle patrouille sur les terrains des installations de notre CIUSSS, accompagne des usagers au palais de justice, assure leur transport sécuritaire des urgences de Maisonneuve-Rosemont et de Santa Cabrini vers celles de l’IUSMM ou encore, fait la distribution de repas à domicile à des usagers en santé mentale du territoire.
Vous êtes de ceux qui s’imaginent que le métier d’Isabelle se limite aux interventions physiques ? Détrompez-vous ! « On fait beaucoup de désescalade, de pacification et de prévention pour qu’il n’y en ait pas, des interventions physiques. On passe aussi beaucoup de temps à apprendre à connaître les usagers ». Durant leurs temps morts, elle et ses partenaires s’intègrent aux discussions et aux activités sur les unités. « C’est important qu’on fasse ça, ne pas toujours agir en contexte de répression. En situation de crise, les interventions sont plus faciles quand on connaît bien les patients », conclut-elle.
Isabelle, merci d’assurer la sécurité des usagers de l’ISUMM avec tant d’humanité !
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