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Ceci n’est pas une police…

J’ai été invitée à passer quelques heures avec Guillaume Després et François Lacasse, tous deux chefs d’équipe de la sécurité à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Au-delà des gros bras, il ne faut surtout pas se fier aux apparences!

J’ai tout d’abord visité le poste de commande à l’entrée du pavillon Bourget. On y retrouve de nombreux écrans avec les caméras installées partout sur le site de l’Institut, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un agent d’intervention est posté devant les caméras. Son rôle : répondre au téléphone qui sonne… sans cesse!

Le répartiteur distribue les appels aux équipes. Toujours en équipe de deux agents, il y a toujours au minimum quatre agents d’intervention en mouvement, parfois six. Lorsqu’ils n’interviennent pas sur des appels, ils ont des rondes à respecter pour s’assurer que les installations sont en ordre et pour faire une présence aux endroits stratégiques de l’installation. C’est lors de ces rondes que les agents d’intervention vont aussi entrer en contact informel avec les patients pour établir un lien de confiance.

Une formation pour aider les patients

Depuis deux ans, les agents d’intervention de l’Institut ont une formation obligatoire de 240 heures d’intervention thérapeutique lors de conduite agressive (ITCA). Cette formation permet aux agents d’intervenir de façon sécuritaire lorsqu’un patient est agité. « On accompagne le patient lors d’une crise, une perte de contrôle interne. On est donc présent pour le soutenir à l’externe », explique François Lacasse.

D’ailleurs, une salle de formation a été aménagée au pavillon Bédard pour permettre aux agents de maîtriser les différentes manœuvres de soutien des patients en crise. Tapissée au sol avec un matériau utilisé dans les salles alternatives pour éviter les blessures, les agents se pratiquent entre eux et forment les nouveaux agents à intervenir avec les patients agressifs ou en psychose.

Les manœuvres enseignées ont pour but d’aider le patient à prendre le contrôle, surtout pas à le blesser. D’ailleurs, François Lacasse a pris la peine, à plusieurs reprises, de mentionner qu’un être humain en crise ne ressent pas la douleur. Utiliser des méthodes de force risque de blesser le patient sans l’aider à reprendre le contrôle de ses émotions.

Traiter toutes les urgences

Les agents interviennent aussi dès qu’il y a une situation d’urgence dans l’établissement, que ce soit un malaise, même pour un employé, un vol, un incendie…

D’ailleurs, François Lacasse a voulu me faire vivre un code incendie… juste pour voir. En mode simulation, l’alarme s’est mise à retentir sur le panneau incendie. Le répartiteur doit alors répondre au téléphone avec la sirène dans les oreilles, ce qui demande un haut taux de concentration.

En situation réelle d’incendie, il y aurait des appels continus des unités en plus de prévoir si l’évacuation est nécessaire pour les 400 patients de l’établissement. J’en ai compris par la réaction des chefs d’équipe que ce serait une situation très stressante qui demande une grande dose de sang-froid.

Un emploi physique

On les voit souvent courir dans le corridor, ou arriver essoufflés lors d’une intervention… C’est que l’Institut est grand! Entre le bureau de la sécurité et le pavillon Riel (le plus loin), la distance à parcourir est de 750 mètres. En sprint, plusieurs fois par jour, pas de doute que les agents d’intervention sont en forme!

D’ailleurs, des tests physiques sont exigés à l’embauche. Si la grande majorité des agents sont des hommes, deux femmes complètent l’équipe d’une quarantaine d’agents.

Une expertise reconnue

Dans les derniers mois, les équipes d’agents d’intervention ont été sollicitées pour partager leurs façons d’intervenir avec les patients. Cette expertise intéresse les corps de police municipaux en plus des étudiants du programme Intervention en milieu juvénile et correctionnel du Cégep de Sorel-Tracy.

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