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Dans le microscope de Maxime

Curieux de comprendre ce qui se passe entre les murs de nos centres de recherche ? Dans cette nouvelle série d’articles, des étudiants et des chercheurs nous transportent au cœur de leur univers. Parce qu’une image vaut mille mots, ils nous proposent, comme point de départ, une photographie issue de leur recherche.  

Un premier arrêt justifié pour souligner le Mois de la sensibilisation du cancer : le laboratoire du docteur El Bachir Affar, au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. On y rencontre Maxime Uriarte, doctorant en biochimie.  

Maxime a toujours su qu’il ferait de grandes études. Tout petit, il rêvait d’être égyptologue. Jeune adulte, il se destinait au domaine de l’écologie. Aujourd’hui, il est un atout indéniable pour la recherche sur le cancer. Touché de près par le cancer (ses deux parents en ont souffert), voilà maintenant près de 10 ans qu’il y consacre son existence. 

À quelques semaines de soutenir sa thèse, il nous invite à observer le fruit du travail qui l’a mené – à force de patience et d’obstination – à une importante découverte sur le cancer et la gestion des déchets des cellules.  

Maxime Uriarte,  recherche sur le cancer 

Que peut-on apercevoir dans votre microscope ?  

Ce qu’on voit en bleu, ce sont les noyaux de trois cellules normales. Dans chacune de nos cellules, il y a des protéines appelées protéasomes. Ressemblant à des poubelles, ce sont de petites machines cylindriques responsables de la destruction des déchets de la cellule, dont les protéines qui ne sont plus utiles.  

Ce qu’on a découvert, c’est que lorsqu’on prive les cellules non cancéreuses de nutriments, les protéasomes se rassemblent en foyer. Ce sont les points lumineux orange que l’on voit dans l’image. Les cellules cancéreuses, quant à elles, ne forment pas – ou alors à retardement – ces foyers. 

La formation des foyers en contexte de privation de nutriments semblerait importante dans le maintien du fonctionnement des tissus et organes, il s’agirait d’un mécanisme antitumoral jamais vu auparavant dans la littérature scientifique.  

Comment cette photo a-t-elle été réalisée ?  

Grâce à la méthode de l’immunofluorescence. Pour révéler la partie de la cellule qui nous intéresse, dans ce cas-ci le protéasome, on doit ajouter un anticorps. Cet anticorps se fixe à la protéine. Un deuxième anticorps, qui lui a la particularité de rejeter de la lumière lorsqu’on l’excite à l’aide d’une longueur d’onde bien précise, se fixe au premier. Voilà comment on arrive à ce résultat !  

Que retirez-vous de vos dernières années de recherche sur le cancer ?  

La recherche, c’est une aventure dans laquelle on met tant d’énergie et de temps ! Il y a une certaine fierté d’avoir contribué à l’univers de la science, d’avoir fait la découverte de quelque chose qu’on ne savait pas et d’avoir persisté malgré les difficultés  

Pour en apprendre plus sur les résultats de l’étude de Maxime et de son équipe – publiés dans le prestigieux journal Nature Communications –, c’est par ici ! 

Source de l’image : Nature Communications.


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