Dans les années 1960-1970, le journal Rayons d’Espoir rayonnait de ses 1500 exemplaires. Dirigé par le service des bénévoles, le journal imprimé à l’interne était destiné au personnel et aux patients de Saint-Jean-de-Dieu. J’ai eu l’occasion de consulter les quelques exemplaires disponibles en archives au sous-sol de l’établissement.
Les cinq exemplaires consultés ont été publié de 1965 à 1972.
Dans les quelques exemplaires, on retrouve beaucoup de textes de reconnaissance des patients envers le personnel pour des activités organisées et pour les soins donnés. Les patients avaient accès à des cours d’anglais, de dactylographie, l’audition de disques classiques et de chansonniers, par exemple.
Les patients étaient également invités à participer à la rédaction du journal. On constate d’ailleurs beaucoup de poésie décrivant l’état d’esprit et le vécu des patients.
«Oui… la vie vaut vraiment la peine d’être bien vécue. La seule condition requise est d’avoir l’ambition de s’améliorer sans cesse pour réussir toujours de mieux en mieux.»
Sophie, Unité Ste-Fran¸coise, mai-juin 1968
Département de la Dépense
Un article faisait état du travail du département de la Dépense. Ne pensez pas que c’est celui des Finances! C’est plutôt celui des services alimentaires.
On y parle d’une des époques les plus achalandées de St-Jean-de-Dieu, soit les années 1940. On dénombrait 6300 patients dans les murs de l’institution. Ainsi, 20 à 25 patients travaillaient à la laiterie où on pasteurisait entre 600 à 700 gallons de lait par jour. À la boulangerie, on cuisait 1500 pains par jour. On comptait environ 200 fournisseurs et 30 employés au département de la Dépense. Le département était responsable de nourrir toute la ville de Gamelin.
Plusieurs textes dans les différents ouvrages consultés faisaient mention de l’importance de travailler. Pour beaucoup de patients, le travail, la contribution à la ville de Gamelin était une façon de guérir, de sortir, de trouver du bonheur, de la joie dans le travail accompli.
Hommage aux bénévoles
J’ai été particulièrement touchée par un article écrit par un patient faisant hommage aux bénévoles. «Qui s’oublient pour quelques heures afin que nous oublions aussi un peu de nos préoccupations. (…) La visite des bénévoles nous fait réaliser que même si nous sommes malades, nous ne sommes pas abandonnés par la société.»