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Percevoir une menace où il n’y en a pas

Une étude réalisée par l’équipe du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, sous la direction du chercheur Stéphane Potvin, a été publiée dans la prestigieuse revue scientifique American Journal of Psychiatry. Cette étude démontre que le cerveau des patients atteints de la schizophrénie détecte des menaces sur des visages pourtant neutres.

La recherche a colligé les informations de 23 études en neuro-imagerie fonctionnelle menées auprès de patients atteints de la schizophrénie. L’équipe de recherche a examiné l’activité cérébrale des patients en réponse à des stimuli neutres et émotionnellement négatifs. De façon intrigante, c’est lors de la présentation des stimuli neutres, comme un visage n’exprimant aucune émotion par exemple, que l’équipe a détecté les différences les plus significatives.

Démonstration scientifique d’une hypothèse

Les résultats ont révélé que des régions du cerveau s’activent en réponse à des visages neutres chez les participants atteints de la schizophrénie, comparativement aux participants qui ne sont pas atteints de ce trouble mental grave. Les régions du cerveau qui sont activées sont celles des émotions qui détectent les menaces dans l’environnement.

« Pour rendre les choses plus concrètes, nos résultats montrent que le cerveau de la personne atteinte de la schizophrénie réagit à la présentation d’un visage neutre comme si ce visage exprimait de la colère ou d’autres formes d’émotions négatives. »

Stéphane Potvin, chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal

Les résultats de cette étude sont importants car ils valident empiriquement, à partir d’un bon nombre d’études en neuro-imagerie, les fondements de la plus influente hypothèse visant à expliquer la genèse des idées délirantes dans la schizophrénie. « Si mon cerveau me dit que mon voisin est toujours en colère quand je le vois, souvent dans des contextes où il n’y a pas de raisons qu’il soit en colère, peut-être que je peux finir par penser que mon voisin m’en veut personnellement ou encore qu’il complote contre moi », explique M. Potvin.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la schizophrénie est l’une des 10 principales causes d’invalidité en Occident.

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