img-logo-QcCIUSSS-2-02@2x

Des outils pour la santé mentale au travail

Des outils pour la santé mentale

En 2018, Marc Corbière, chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CRIUSMM) et son équipe a voulu savoir comment les gestionnaires perçoivent les enjeux en santé mentale au travail dans leurs équipes, et ce, après tous les changements dans la gestion issus de la réforme en santé de 2015.

C’est dans notre organisation qu’il s’est tourné pour mieux comprendre ces perceptions. Financée par la Fondation de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, cette étude permet maintenant de développer des pistes concrètes pour aider les gestionnaires. L’étude a été publiée dans la revue Santé mentale au Québec au printemps dernier, avec pour co-signataires quelques membres de la Chaire de recherche en santé mentale et travail, des chercheurs et gestionnaires de notre organisation.

Le spectre de la santé mentale au travail

« On s’est intéressé à tout le spectre de la santé mentale, de la prévention, à la gestion des absences, en passant par l’accompagnement des employés dans leur retour au travail à la suite d’une absence pour un trouble mental courant comme la dépression », explique le chercheur.

Dans cette étude, les gestionnaires ont mentionné six grands enjeux pour la santé mentale au travail : «1. le cadre de gestion 2. la gestion des ressources humaines, financières, matérielles et informationnelles 3. la gestion de la santé mentale et des outils 4. la collaboration, les rôles et les actions des parties prenantes 5. le sentiment d’appartenance des employés à l’organisation 6. l’équilibre entre le travail et la vie privée.»

Avec la pandémie, tous ces enjeux se sont exacerbés. «La COVID-19 a multiplié les problèmes de santé mentale au travail. Il est encore plus difficile pour certains gestionnaires de garder contact avec les employés en télétravail par exemple. Il est aussi plus complexe d’interpréter le non-verbal dans une réunion sur Teams ou Zoom et donc d’être au fait des éventuelles difficultés que les personnes peuvent vivre», précise le chercheur.

La recherche pour développer des outils concrets

Ainsi, la recherche a démontré l’importance de développer des outils pour accompagner les gestionnaires. Il y a eu des formations sur la gestion intégrée de la présence au travail.

La recherche a aussi permis de développer la plateforme PRATICAdr. «On teste cette plateforme en ce moment avec les gestionnaires dont des employés ont quitté pour des problèmes de santé mentale. Il y a plusieurs acteurs impliqués : la personne elle-même, le médecin de famille, le gestionnaire et la coordonnatrice en réadaptation du bureau de santé et les professionnels de la réadaptation.» M. Corbière rassure tout de suite, les informations données sur la plateforme demeurent confidentielles.

«C’est une façon de faciliter la communication entre les différents acteurs du rétablissement en santé mentale et ainsi de bien orchestrer leurs actions. C’est un moyen, pas une fin, afin de standardiser les processus tout en tenant compte des particularités», explique-t-il. Le but ultime: aider la personne à se maintenir en santé dans son milieu de travail.

Nous sommes tous humains

Dans la prévention, il y a aussi la position empathique qui donne de grands résultats selon Marc Corbière. «En maintenant une position empathique, en se mettant dans une posture où cela pourrait tous nous arriver, où savoir que personne n’est à l’abri de difficultés qui mènent à un problème de santé mentale, on aide certainement au dialogue. Un premier pas pour le rétablissement.»

Nous sommes tous des éléments importants d’une chaine, si un maillon est en difficulté, on doit trouver comment l’aider à retrouver sa force. Pendant longtemps on s’attardait aux problèmes de santé mentale au travail en mettant tout dans un même paquet. L’étude a permis de mettre en lumière que la réalité professionnelle de chacun peut avoir un impact différent sur les causes des problèmes mais aussi les solutions et le soutien à mettre en place, selon le contexte et le rôle de la personne.

Pascal Tanguay, directeur adjoint santé organisationnelle, formation et partenariat d’affaires

Selon Marc Corbière, on devrait tous s’informer de la santé mentale des autres. La santé mentale est une préoccupation non seulement chez les employés, mais aussi chez les gestionnaires. «Autrement dit, ça serait aussi important que les employés demandent à leur gestionnaire comment ça va vraiment. Se soucier de la santé mentale des autres ne devrait pas être dans un sens unidirectionnel, mais bien réciproque.»

Après tout, nous sommes tous humains!

À lire aussi : Le PAE : De l’aide au bout du fil

Vous pourriez aussi aimer

Prendre soin des plus vulnérables

Unité 426, pavillon Riel de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Il est 10 h. Komla Kougbani, préposé aux bénéficiaires, Mélanie Boudreau, infirmière clinicienne, et Rachel Paquette-Plouffe, éducatrice spécialisée, nous accueillent au cœur de leur quotidien. Aussitôt les pieds dans l’unité, on sent l’esprit de famille, la compassion et la (...)

Marcher dans les souliers du PDG | Sylvain Lemieux

À l’aube de cette deuxième vague, les représentations du président-directeur-général, Sylvain Lemieux, se multiplient sur le terrain et avec les partenaires de l’Est de Montréal. Le but : protéger la population, barrer la route à la COVID-19 dans nos installations et agir vite et fort en cas d’éclosions. La première (...)

Une grande solidarité à travers la noirceur

Juste avant le congé de Pâques, le verglas s’est abattu sur Montréal. Les citoyens ont alors été longuement privés d’électricité et la détresse s’est immiscée au sein de plusieurs familles. Heureusement, les gens dévoués de notre CIUSSS se sont mobilisés rapidement afin de rassurer, écouter et réconforter ces personnes dans (...)