Trop souvent, les personnes vivant avec une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ne sont pas prises au sérieux quand il est question de prévention du suicide. C’est précisément pour cette raison que Sabrina et Geneviève prennent la parole aujourd’hui!
Les personnes ayant une DI ou un TSA ne sont pas à l’abri de vivre une accumulation de problèmes et de difficultés qui peuvent mener à des idées suicidaires. À l’approche du 10 septembre – Journée mondiale de la prévention du suicide – voilà une réalité à laquelle veulent nous sensibiliser Sabrina et Geneviève, psychoéducatrice et travailleuse sociale au Programme en déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique (DI-TSA-DP) de notre CIUSSS.
« Un des mythes très populaires est que nos usagers n’ont pas d’idéations suicidaires… Et qu’ils ne passent pas à l’action! », souligne Geneviève. Les statistiques sont pourtant claires : une personne sur quatre avec une DI et deux personnes sur cinq avec un TSA ont déjà eu des idéations suicidaires.
« Comme n’importe qui, les personnes qui ont une DI ou un TSA ont le droit d’être écoutées et prises au sérieux dans leur détresse », souligne Sabrina. Sa collègue renchérit : « Il faut s’éloigner de cette idée qu’il s’agit d’une recherche d’attention de leur part. Si la manifestation des idées suicidaires peut être différente chez elles, il y a derrière une souffrance qu’il faut adresser. »
En matière de prévention du suicide chez les personnes ayant une DI ou un TSA, notre CIUSSS est engagé dans le déploiement des meilleures pratiques cliniques et de transfert des connaissances. Récemment, Sabrina, Geneviève et d’autres de nos collègues ont été formés pour devenir mentors quant à et au partage des connaissances du Processus AUDIS.
Le Processus AUDIS offre aux intervenants un modèle conceptuel et des outils cliniques adaptés pour soutenir le jugement clinique dans la prévention du suicide auprès des personnes présentant une DI ou un TSA. Il aide à repérer les idées suicidaires chez les usagers et à estimer le niveau de danger. Il permet également de gérer l’épisode et de réduire le risque à long terme. « Auprès de nos usagers, notamment non verbaux, on travaille beaucoup avec les images pour rendre des concepts, comme la mort, plus concrets. L’outil a l’avantage, entre autres, d’être très visuel », souligne Sabrina.
Pour la psychoéducatrice, il y a tout avantage à être formée : « Ça me permet d’avoir l’information et les outils pour être plus à l’aise d’intervenir, plus complète dans mon rôle de psychoéducatrice au DI-TSA-DP. » Pour Geneviève, être mentor est une façon d’être là pour ses collègues : « Le suicide affecte beaucoup les intervenants. Je trouve ça bien d’être mieux outillée pour les accueillir et les soutenir dans ce qu’ils vivent sur le terrain. »
À Émilie Varin, responsable du comité de prévention du suicide ainsi que de la coordination et du déploiement du Processus AUDIS, nous laissons le mot de la fin : « Les comportements suicidaires chez les personnes ayant une DI ou un TSA sont encore peu reconnus dans plusieurs milieux d’intervention. Pourtant, ceux-ci sont fréquents et il est important d’implanter au sein des équipes les meilleures pratiques en prévention du suicide. Merci à tous les gestionnaires et à toutes les équipes impliqués dans notre CIUSSS, plus particulièrement à nos vingt-quatre mentors et à nos deux formatrices internes au Processus AUDIS! »
Pour en savoir plus sur le Processus AUDIS, c’est juste ici : https://ditsasuicide.ca/!
Vous vous inquiétez pour un collègue ou un proche ? Vous pensez au suicide ? Vous vivez un deuil suite à un suicide ?
Voici des ressources d’aide accessibles gratuitement :
· 1 866 APPELLE (24 h / 24, 7 jours sur 7, partout au Québec)
· Suicide.ca
· Tel-jeunes (partout au Québec) : 1 800-263-2266
· Équipe mobile d’intervention de crise Résolution du CIUSSS-EMTL (citoyens de l’Est de Montréal) : 514 351-9592
· Pour les employés de notre CIUSSS-EMTL, il y a le Programme d’aide aux employés et à la famille (PAEF), pour du soutien concernant des difficultés personnelles et professionnelles : 1 800 361-2433, et les Premiers Soins Psychologiques (PSP), en cas de détresse psychologique ou d’un événement hautement perturbant : 514 618-1426.
