Le 3 décembre est la Journée internationale des personnes handicapées.

Claudine Lafrenière est ergothérapeute au CLSC de l’Est-de-Montréal. Depuis quelques années, elle se rend à l’ALPHA, organisme communautaire de loisirs pour personnes handicapées, pour donner un cours de yoga chaque semaine. Quand la pandémie a frappé, l’équipe s’est retroussé les manches pour garder le lien avec la clientèle.

Après le brouhaha du printemps, l’organisme et l’équipe du CLSC se sont rencontrés pour évaluer les services. Un des gros objectifs de ces cours de yoga était la participation sociale. C’est une façon de les faire sortir de la maison, de socialiser avec d’autres personnes qui sont aussi en situation de handicap, explique Claudine.

Aussi bon en virtuel?

Les questionnements étaient nombreux. Est-ce qu’un cours virtuel serait aussi bénéfique? Est-ce que les gens embarqueraient? La base de l’ergothérapie, c’est de s’assurer que les gens arrivent à être fonctionnel dans leur vie comme s’habiller, prendre l’autobus…

Le constat a été que l’isolement créé par le confinement du printemps était dévastateur pour la clientèle d’ALPHA. Il fallait trouver un moyen de les faire bouger, même si c’était à domicile. On a vite compris que les cours virtuels n’allaient peut-être pas répondre à tous les objectifs, mais ils allaient au moins faire bouger des gens qui en ont grandement besoin, affirme Claudine.

Un défi technologique de taille

Le défi était de taille : il fallait équiper l’organisme et s’assurer que les usagers aient aussi du matériel informatique adéquat pour basculer vers des cours en ligne.

C’était en quelque sorte un changement de vision pour l’ALPHA qui prônait un lieu de rassemblement pour les personnes handicapées. Avec tout en virtuel, il a fallu aussi adapter le matériel et apprendre à manier la caméra, les logiciels…

Claudine Lafrenière, ergothérapeute au CLSC de l’Est-de-Montréal

Tout a été mis en place pour le début de l’automne. On a un noyau stable de gens qui assistent à nos cours. Tout le monde y trouve son compte. Le cours est donné en position assise puisque certaines personnes sont en fauteuil roulant. Chacun y va à son rythme. Certains apprécient l’aspect de méditation, d’autres les étirements.

Toutes les postures sont adaptées. Ça prend le côté ergothérapie dans ces cours de yoga pour adapter l’activité. On fait toujours deux versions de la posture.

Le virtuel enlève une proximité qui permettait de réduire les risques de chutes. «Il a fallu adapter ou même enlever certaines postures qu’on faisait avant.

Des intervenants dans les organismes communautaires

Lors de l’entrevue, Claudine faisait remarquer que c’est assez rare de voir des intervenants se déplacer dans les organismes communautaires. On a de la chance! Un CLSC qui prête du personnel pour aller dans un organisme communautaire pour donner un cours, on ne voit pas ça souvent.

Pour Claudine, cette approche est bénéfique pour les usagers. On devient plus accessible, on démystifie les services. Pour certains usagers, le réseau de la santé est difficile à comprendre, explique l’ergothérapeute.

Elle témoigne d’ailleurs d’une plus grande ouverture à discuter des difficultés avec les usagers. La relation est davantage d’égal à égal. Je sens que les usagers sont moins intimidés quand on va à leur rencontre dans les organismes communautaires.

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