Depuis presque 15 ans, Élaine Desmarais accompagne des patients aux soins palliatifs de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale. Une pratique basée sur l’approche humaine qui développe une grande sagesse…
«Les patients nous apprennent la fragilité de la vie. J’apprécie davantage les petits moments. Je relativise les obstacles de ma vie depuis que je côtoie des gens qui se battent pour leur vie», lance l’infirmière, d’emblée.
Pour elle, la pratique infirmière en soins palliatifs est différente de d’autres secteurs plus techniques. «On est formé à sauver des vies. Mais aux soins palliatifs, il faut prioriser les besoins, les désirs et les souhaits des patients. Ça prend une volonté de donner sans attendre de résultat», explique-t-elle.
Focus sur le confort
Élaine accompagne et s’assure que le patient est bien. «Je ne vois pas la mort comme une finalité. La mort, c’est la vie qui se termine, mais ce n’est pas un échec», philosophe l’infirmière.
Elle mentionne également un grand rôle d’accompagnement des familles. «Il faut mettre du temps avec les familles. Il faut savoir les écouter, les soutenir. On a une équipe multidisciplinaire avec psychologue, travailleur social, en plus des intervenants en soins spirituels. Avec les médecins et les préposés, on fait une équipe afin de rassurer les familles.»
Elle constate que chaque membre d’une même famille ne vit pas le deuil de la même façon. «En faisant mon travail de diminuer les symptômes désagréables de la maladie, en rendant le patient confortable, la famille est rassurée. C’est là que j’aime mon travail», mentionne l’infirmière.
Le privilège de côtoyer la vulnérabilité
Pour Élaine, développer la confiance dans les soins, autant pour la famille que pour le patient, c’est ce qui fait toute la différence. «Les patients nous parlent de la mort. Ils le savent qu’ils sont ici pour ça. Ça me fait voir la vie différemment. C’est un privilège d’avoir accès à ces moments.»