J’ai rencontré Daniel Groulx, agent de gestion du personnel au CIUSSS, pour parler d’un sujet plutôt sensible… C’est que, le vendredi 13 décembre dernier, la malchance l’a frappé de plein fouet. Un infarctus, à 38 ans, au travail.
Il a gentiment accepté de raconter son histoire dans le cadre de la campagne de sensibilisation VITE sur les signes de l’accident vasculaire cérébral de la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC. Parce que la réaction des collègues peut vraiment sauver une vie.
Un matin comme les autres
Daniel est arrivé au travail ce vendredi-là, comme tous les autres matins. Pas plus stressé, pas plus pressé, pas plus fatigué. Sur l’heure du midi, il met ses souliers de course pour jouer au hockey avec ses collègues dans le gymnase de l’Institut, comme tous les vendredis. Vers la fin du match, une douleur lui prend à la poitrine.
Il prend le chemin du banc pour se reposer. «C’était bizarre comme douleur, une pression sur la poitrine. Il restait 15 minutes à jouer. Je me suis simplement dit que c’était parce que j’avais mangé avant de jouer.» Pourtant, Daniel mange souvent avant de s’entraîner. Et il n’avait jamais eu ce genre de douleur auparavant.
Des symptômes qui ne s’estompent pas
Après la douche, la douleur est encore vive. Mais part et revient. Daniel ne comprend pas trop ce qui se passe. «Mon objectif était d’aller dans mon bureau, m’asseoir et relaxer. Mes collègues ont constaté que je n’avais pas les mêmes couleurs qu’à l’habitude.»
Daniel pense à une crise de panique. «À 38 ans, on ne pense pas à une crise cardiaque! Ça s’est calmé, j’allais prendre ma voiture pour retourner à la maison.» Quand la douleur revient une fois de plus, une infirmière et la sécurité de l’Institut sont à son chevet, dans son bureau.
Un transfert efficace
«J’étais couché par terre. Des médecins de l’urgence sont arrivés. On a appelé l’ambulance. J’ai complètement perdu la notion du temps. Je me laissais porter par ce que les gens me disaient. Je n’ai pas eu le temps de paniquer.»
À l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, on l’amène dans la salle de choc. Un électrocardiogramme démontre une anomalie. On le monte en chirurgie. «J’ai terminé de jouer au hockey vers 13h15. À 16h, j’étais dans ma chambre des soins intensifs à HMR après l’opération.» Une de ses artères était bloquée à 90%.
Réflexions
Pour Daniel, c’était rassurant de voir ses collègues calmes autour de lui. «L’équipe a été super calme. J’ai une fille de deux ans. C’est sûr que j’ai peur que ça recommence. Disons qu’avec des enfants, la perspective de la vie est différente.»
Daniel avait aussi un coup de chapeau comme patient. «Être aux soins intensifs m’a permis de vivre l’importance de l’impact des services que donnent nos employés. J’ai vu des gens qui se donnent. Ils font la différence dans la vie des gens.»
Faire VITE
Daniel n’a pas de séquelle de sa crise cardiaque. Il est en bonne forme physique, ne fume pas, ne boit pas. Si ses habitudes de vie ont contribué à son rétablissement, la rapidité d’intervention de ses collègues et des équipes d’urgence a aussi été un facteur.
L’accident vasculaire cérébral est une maladie du coeur, comme la crise cardiaque. Sauriez-vous détecter un AVC chez un collègue de travail?
Source: Fondation des maladies du coeur et de l’AVC
Daniel tient à remercier tout particulièrement Yamina Kolli et Nathalie Lamontagne pour leur assistance réconfortante lors de cet événement.