Josiane Lamy

J’ai rencontré Josiane à son bureau de la Polyclinique, adjacente à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Inhalothérapeute, elle travaille au Centre d’expertises en maladies chroniques. Avec toute une équipe, elle accompagne les patients dans la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).

Depuis sept ans, Josiane Lamy est la porte d’entrée de ce programme pour la MPOC. «Le but du programme est de dépister tôt pour enseigner aux patients afin qu’ils soient autonomes pour gérer leur maladie, améliorer leur qualité de vie et ainsi diminuer la consommation de services de santé», explique-t-elle. Les gens qui souffrent de MPOC sont les plus grands consommateurs de soins de santé, notamment à l’urgence.

Des statistiques qui justifient le programme

Quatrième cause de décès au Canada, la MPOC est la première cause d’hospitalisation au Québec. Selon l’Association pulmonaire du Québec, entre 60% et 85% des gens atteints de MPOC vivent avec cette condition sans le savoir.

Si le tabagisme est souvent pointé du doigt comme la cause principale de MPOC, la pollution, l’exposition à des produits chimiques, à des poussières peuvent aussi être des facteurs de risque de la MPOC. Les statistiques de tabagisme étant plus élevées dans l’Est de Montréal, on remarque aussi une plus grande prévalence de la MPOC sur notre territoire.

Mieux diagnostiquer pour mieux soigner

Les patients qui ont une MPOC ont tendance à consulter lors d’une infection, comme une pneumonie. Ils n’ont pas vraiment conscience de leur essoufflement au quotidien puisqu’il arrive petit à petit. Diagnostiquer la maladie avant les épisodes d’infections chroniques permet d’offrir une meilleure qualité de vie aux patients.

«On travaille sur les choses qui ont un impact positif sur la maladie. Le changement d’habitudes de vie, l’abandon du tabac, la gestion du stress, le sommeil, l’alimentation avec une équipe multidisciplinaire.»

Josiane Lamy, inhalothérapeute

Le programme de deux ans permet une meilleure prise en charge de la maladie selon les besoins des patients. «On veut éliminer l’essoufflement au quotidien. On part des objectifs des patients pour les aider.»

Victime de leur succès

Ce programme offre aussi des cours de groupe pour remise en forme afin d’aider les patients à bouger malgré la maladie. «Mais parfois, il faut également référer vers d’autres ressources lorsque la maladie devient plus envahissante, comme le SRSAD qui s’occupe du soutien à domicile pour les maladies pulmonaires.»

Le programme connaît tellement de succès qu’ils auront besoin de ressources supplémentaires pour répondre à la demande. «Il y a beaucoup de MPOC à diagnostiquer dans l’Est. On dépasse les moyennes provinciales», se désole l’inhalothérapeute d’origine gaspésienne.

Tout professionnel de la santé du CIUSSS peut référer un patient à Josiane qui l’accueillera avec un test de spirométrie qui permet d’évaluer la capacité pulmonaire.

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